Amis désobéissants,
Mon procès se déroule ce mercredi 22 février à partir de 8h45 (mais si vous
n’êtes pas ponctuels ce n’est pas trop grave, venez quand même !) au Tribunal
d’instance de Senlis (60). Votre présence me fera du bien et montrera que le
combat contre le fichier des empreintes génétiques concerne tout le monde…
Grâce à vos soutiens et vos dons, nous avons pu faire traduire les documents
scientifiques et payer nos avocats. Le combat risque cependant d’être long (on
fera appel si les QPC -voir ci-dessous- ne sont pas acceptées et si le
jugement est défavorable), nous avons donc besoin de votre soutien constant et
fidèle : pour soutenir le collectif des désobéissants et le combat contre
l’ADN, il est possible de faire un don en ligne sur notre site ou par chèque à
l’ordre de “Campagne M51” (envoyer à : Les désobéissants c/o Librairie
Résistance 4 Villa Compoint 75017 Paris). Merci !
Pour venir, cherchez un covoiturage en déposant / répondant à une annonce du
forum des désobéissants, sur le site desobeir.net, ou venez en TER Picardie de
la gare du nord (durée 20 mn, arrêt Orry-la-ville / Coye la forêt puis bus
pour Senlis (30 mn), arrêt devant le tribunal) ou RER D arrêt Orry la ville /
Coye la Forêt (durée depuis la gare du nord de 45 mn) puis bus pour Senlis (30
mn).
Un article de Politis sur le procès, pour en saisir les enjeux :
Le fichage ADN au banc des accusés
Le procès de Xavier Renou, porte-parole du collectif des Désobéissants,
poursuivi pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN, n’aura
finalement pas lieu avant 2012. Et pourrait bien remettre en cause le fichage
à la française.
Retour à l’envoyeur ? Poursuivi pour avoir refusé un prélèvement ADN, Xavier
Renou veut faire de son procès la base d’une remise en cause du fichage, qui
touche plus d’un million de français. Les quatre Questions prioritaires de
constitutionnalités déposées par les avocats du militant le 7 novembre
remettent en cause la légalité de la procédure et pourraient bien transformer
la procédure en procès du fichage à la française. L’audience a été reportée au
22 février 2012, le temps pour le procureur et le juge d’examiner ces éléments
nouveaux.
La faille que compte exploiter le collectif des Désobéissants est à trouver
dans les progrès de la science : il est en effet désormais possible
d’identifier les caractéristiques physiques et mentales d’un individu à partir
d’un brin d’ADN. L’origine géographique -donc dans certains cas la couleur de
peau-, mais aussi la prédisposition à certaines maladies seraient ainsi
décelables.
Des données qui rendraient le fichage illégal pour le porte-parole de
l’organisation : « Le risque immédiat, c’est bien sûr un usage frauduleux de
ces données, ce qui a déjà eu lieu avec d’autres fichiers policiers comme le
Système de traitement des informations constatées (Stic). Mais on peut aussi
imaginer, avec un gouvernement encore plus à droite, qu’il utilise ces
informations pour faire de la discrimination institutionnelle ».
Au-delà de ces risques, c’est le principe même du fichage, inspiré par
l’idéologie néolibérale, qui est dénoncé. « En augmentant les inégalités, il
nourrit les tensions et les conflits de classe, et comme les élites savent que
la contestation monte, elles cherchent à disposer d’outils de contrôle de la
population, et éventuellement de stigmatisation, analyse Xavier Renou. Nicolas
Sarkozy mettant en cause l’islam, l’ « ultra-gauche » ou les Roms, pourrait
ainsi utiliser le fichage génétique pour organiser une forme de ségrégation,
ou interdire certaines professions à des catégories ciblées de la population.
On commence par tester le dispositif sur les plus faibles, avant de le
généraliser à tous ». Pour les Désobéissants, la contre-attaque contre les
fichiers d’identification commence maintenant.