Le 1er mai c’est la journée internationale des travailleurs.

Le Pen père en avait fait, depuis quelques années, l’occasion d’un rassemblement, place des Pyramides, sous la statue de Jeanne d’Arc.

Le Pen fille y sera cette année, pas loin de l’endroit où Brahim Bouarram avait été jeté à l’eau par des racistes issus de son cortège.
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/31386

En 2012, Sarkozy appelle à un rassemblement pour célébrer “le vrai travail“. Il s’en prend à ce qu’il nomme “assistanat“, menaçant les conquêtes ouvrières de la Résistance.

Les ouvriers, les employés, les salariés, les chômeurs et les syndiqués de toutes les confédérations apprécieront.

Le provocateur insinuerait-il qu’il y aurait un “faux travail“?

Le même individu s’en est pris pendant sa campagne du 1er tour aux “corps intermédiaires“. Cela rappelle furieusement Pétain et le régime de Vichy!

 

 

 

 

 

 

 

 

Un chef, [ein Führer], un peuple, [ein Volk], et pas de “corps intermédiaires“?

Alors qu’avec l’élection de François Hollande à la présidence de la République, la gauche serait aux manettes dans toutes les institutions, Sarkozy préparerait-il déjà l’insurrection anti-citoyenne?

Tout cela laisse comme une odeur de guerre civile froide.

Une seule réponse: tous dans la rue le 1er mai avec les syndicats et toutes les gauches unies!

Et le 6 mai, dégageons Sarkozy!

LDH

Communiqué LDH
Paris, le 24 avril 2012

Battre le candidat des droites

La Ligue des droits de l’Homme se félicite du haut niveau de participation au premier tour de l’élection présidentielle. Elle y voit la volonté du peuple français de restituer à la politique son rôle primordial, sans céder aux injonctions de se plier aux intérêts économiques.

La LDH constate l’ampleur du désaveu qui frappe le Président sortant. Ce qui a été sanctionné, c’est un quinquennat au service des puissants, caractérisé par des choix aggravant les injustices sociales, légitimant la xénophobie d’Etat, multipliant les atteintes aux droits et aux libertés, enfermant les citoyens dans une société de surveillance et dans une démocratie limitée. En s’en prenant à tout-va à diverses catégories de la population, parce qu’au chômage, selon leur origine, et même selon leur religion, en désignant des boucs émissaires et en attisant les peurs et les haines, Nicolas Sarkozy a légitimé les idées du Front national, qui s’en trouve plus fort que jamais.

Parce que notre pays ne peut continuer à se livrer, à lui-même, une guerre civile froide, parce que sa défaite est une étape nécessaire, il faut, le 6 mai 2012, barrer la route à Nicolas Sarkozy.

Mais, infliger une défaite au candidat sortant ne suffira pas à répondre aux angoisses et aux espoirs que traduit le premier tour des élections présidentielles. Ce sera au nouveau président de la République d’impulser une autre politique qui, dépassant l’alternance institutionnelle, ouvre la voie à une réelle alternative politique.

Rétablir un fonctionnement démocratique des institutions en supprimant le cumul des mandats, en assurant l’indépendance de la justice et en élisant les membres du Conseil constitutionnel, ainsi que les autres Autorités indépendantes, à une majorité des deux tiers du Parlement.

Bannir la xénophobie d’Etat en régularisant les sans-papiers qui étudient, vivent et travaillent ici, en ouvrant enfin un réel débat sur l’immigration, en accordant aux étrangers non européens le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales, et faire reculer le racisme en cessant de stigmatiser des catégories entières de population en raison de leur origine ou de leur religion.

Restituer aux citoyens leurs libertés en réformant profondément la justice pénale, en abolissant les lois d’exception, en rétablissant la justice des mineurs dans toute son exceptionnalité, en limitant les fichiers et leur usage à des fins proportionnées, contrôlables et à la finalité établie.

Reconstruire des services publics qui soient à la disposition de tous et auxquels tous doivent avoir accès, lancer un plan d’action pour l’hébergement d’urgence et le logement social, construire une justice fiscale et sociale qui assure la progressivité de l’impôt et la redistribution des richesses.

Construire une autre Europe, aux institutions démocratiques, dégagée du dogme de la concurrence, et ouverte sur le monde.

La LDH, au cours des mois à venir, portera ces revendications comme autant de conditions nécessaires pour que notre société cesse de produire de l’injustice et de l’exclusion, pour que se construise l’espoir d’une société plus solidaire et plus libre.