Ahmed Chafik et Mohammed Morsi
A première vue, le premier tour des élections présidentielles nous renvoie à cette époque de la présidentielle française, le 15 juin 1969, où s’étaient “affrontés” deux candidats de droite, au grand désespoir de la gauche.
De là l’expression devenue quasi proverbiale : “blanc bonnet bonnet blanc inventée sauf erreur par le candidat du PCF, Jacques Duclos.
Et le taux d’abstention (37%) était monté en flèche.
D’ailleurs le premières réactions des forces égyptiennes qui ont réalisé le printemps arabe en Égypte et fait dégager le tyran Moubarak, la jeunesse et les laïques, mais pas seulement, car, le partage est non entre laïques et religieux, mais entre partisans du printemps ou du régime ancien, se lamentent et certains penchent vers l’abstention au second tour.
On peut comprendre leur réaction initiale, mais, sans vouloir donner des leçons aux Égyptiens, il est clair qu’ils n’ont pas d’autre choix, entre l’ex premier ministre d’avant le printemps et le leader des Frères musulmans, que de voter pour ce dernier. Ce qui ne signifie pas lui donner un chèque en blanc ou approuver son programme.
De même qu’en France, toutes proportions gardées, les électeurs de J L Mélenchon au premier tour, ont voté Hollande, pour éliminer Sarkozy, nos ami(e)s égyptiens voteront, on n’en doute pas, même en se pinçant le nez, pour battre l’ex premier ministre. Ce qui ne signifie d’aucune façon qu’ils approuvent le programme de Frères.
“La révolution n’est pas un dîner de gala.” Maozedong.
Ceux qui en Occident, crient déjà à la vanité et à l’échec du printemps arabe, ne se souviennent-ils pas que la révolution française a duré des années, entre 1789 et le “retour à l’ordre” nouveau-ancien de Napoléon 1er?
Comme dit Mélenchon, après Descartes, procédons par ordre, une chose après l’autre.
Cependant, une fois le nouveau président élu, en Égypte, le gros du boulot reste à faire: dégommer les généraux qui, à la tête d’une armée sur le modèle “soviétique”, dirigent de fait le pays en accaparant la rente industrielle, commerciale et touristique