Le ouiquende dernier, des élèves du TNS présentaient une pièce de théâtre devant la cathédrale de Strasbourg.


Un ami, présent lors de la représentation de samedi après-midi, m’avait téléphoné pour m’en informer, en même temps qu’il disait avoir vu des Tziganes, des vrais, intervenir contre ce spectacle qu’ils avaient pris au premier degré.

Le lendemain, je suis allé sur place, et je dois reconnaitre que placé où je l’étais, ne voyant pas l’inscription portée sur le calicot tendu derrière l’aire de jeu, j’ai moi-même eu un choc et un doute.

En effet, tout ce que beaucoup de gens colportent sur les populations nomades, était joué là devant des centaines de spectateurs et ce qu’il faut bien appeler du réalisme vous sautait aux yeux. Tant ce qui était montré et entendu, présenté par une sorte de Madame Loyal, renvoyait aux pires clichés et autres stéréotypes habituels.

Avec la question qui s’imposait: si on reconnaissait les modes d’action présentés comme vrais, n’était-on pas soi-même raciste?
On ressentait comme une gène même si, après-coup, une fois découvert le texte peint sur le calicot, on se rassurait en pensant, ce n’est que du théâtre, et c’est pour dénoncer ces clichés mortels.

Il apparaissait comme toujours que le racisme ne consistait pas à constater l’existence de telles ou telles réalités condamnables, mais de les attribuer de façon généralisée à tout un groupe humain sans exception.

Les jeunes comédiens appelaient d’ailleurs à une discussion le soir même au bar du TNS, à laquelle on n’a pas pu se rendre. Si quelqu’un y était, on accueillera avec plaisir et intérêt son témoignage.