Quand j’entends le mot de culture…

Wizo expulsion 2

Les organisatrices du Salon du Livre de la WIZO à Strasbourg font expulser manu militari deux visiteurs.

Cet après-midi, à 14h30, deux visiteurs du salon du livre organisé par les femmes sionistes, ont été expulsés de force par la sécurité, à la demande des organisatrices.

Perrine Olff-Rastegar, membre de l’UJFP et présidente du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la paix, ainsi que Jean-Claude Meyer, responsable de l’UJFP-Alsace, ont été jetés dehors du bâtiment du Crédit Industriel et Commercial du Wacken où se déroule chaque année un salon du livre avec la participation de nombreux auteurs  .

Ils étaient venus dans l’espoir de rencontrer l’écrivain A.B Yehoshua, annoncé pour une conférence à 14h.

Comme de nombreux présents, venus pour cet événement, ils ont dû constater le forfait de dernière minute de l’écrivain qui par contre serait passé sur Radio-Judaïca.

Selon des explications officieuses fournies par une organisatrices, l’écrivain serait retenu en Israël du fait que neuf de ses enfants et petits-enfants sont sous les drapeaux…

Explication bizarre quand on sait que dans ce pays, tous les hommes et les femmes, après leur service militaire de trois ans, sont appelés un mois par an dans les réserves.

Une offensive terrestre contre Gaza serait-elle en préparation?

Peut-être que les organisatrices et les responsables de la Communauté et du Consistoire n’ont pas voulu de contestation de l’écrivain  ?

Il faut dire qu’il y avait de quoi, au lendemain de ses déclarations au quotidien italien La Repubblica, le 26 novembre, traduites et publiées dans le Courrier International du 30 novembre.

A l’entrée de la salle de conférence, les premiers membres du public découvraient avec stupéfaction et condamnaient ces déclarations visant à mener une guerre totale à la population de Gaza.

Aucun incident ne s’est produit jusqu’au moment ou, peu à peu, des sionistes ultra, dont certains dénonçant les Arabes en général et les Palestiniens en particulier sont intervenus en haussant le ton, en insultant très grossièrement les distributeurs d’un tract qui ne faisait que reproduire les déclarations va-t-en guerre de Yehoshua, puis en exigeant qu’ils cessent leur intervention pourtant fort civile et qu’ils s’en aillent. Parmi ces individus, une femme n’était pas la moins échauffée.

La distribution du texte et le débat se poursuivirent un temps entre les allées du salon du livre.

A un moment, le Grand-Rabbin René Gutmann, interpella J C Meyer et se proposa de lui dédicacer son dernier ouvrage.

Il n’eut pas le temps d’aller au bout, car, sous son nez, et sans qu’il dise quoi que ce soit, deux agents de la sécurité, un grand Black et un petit Blond se mirent à pousser J C Meyer vers la sortie, cependant que celui-ci hélait le public en criant  : «  Des juifs communautaires font expulser un juif communautaire  !  ». Venant après l’agression du même par Richard Schnerf, le 22 juillet,(plainte en cours) la mesure était comble.

Vers la porte coulissante de la banque, comme J C Meyer résistait un peu en traînant les pieds et en s’accrochant un instant au coin d’un mur, près de la table d’accueil, le petit Blond lui fit une clé au poignet gauche, cependant que le Black le poussait au dehors, non sans lui égratigner, à travers le polaire et le pull, le dessous du bras gauche avec sa main.

Au dehors, l’agent de sécurité communautaire qui officie habituellement dans le sas du centre communautaire, rue Hirschler, le menaça de fouille au corps lors de sa venue prochaine.
Mardi, donc, 14h30, au Club III…

Perrine Olff-Rastegar, pendant ce temps, qui ne subissait pas les clés des agents de sécurité, (sa qualité de femme et le machisme masculin la servirent…) accompagna l’expulsé. Il était 14h30.
Le sionisme par procuration, qui en Europe, laisse moins de libertés de débats et de contestation aux Juifs qu’en Israël même, avait une fois de plus frappé.

Tous ces bons Juifs se souviennent-ils que Rabbi Hillel, il y a des siècles, avant Emmanuel Kant, disait qu’il ne faut pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas qu’il nous fasse?

Heureusement, on n’est ni arabe, ni palestinien !