La biennale d’art contemporain Itinéraires n’aura pas lieu en 2010. Un thème (Les fils du temps) et une commissaire d’exposition (Catherine Koenig) avaient pourtant déjà été choisis. Et les élus en parlaient comme d’un « outil de développement économique ».
Mais la communauté de communes du piémont de Barr – à l’origine du projet lancé en 2002 – n’a plus trouvé d’argent pour l’événement dans son budget 2010. Son président, Alfred Becker, a insisté sur le fait qu’ « elle n’est pas remise aux calendes grecques, elle est simplement reportée à 2012 ».
Cette manifestation –très contestée au sein de la population comme des élus– a coûté un peu plus de 90 000 € au total en 2008. La moitié de cette somme avait été financée par l’État, la Région et le Département.

Hier après-midi, malgré la pluie, le collectif des Iraniens de Strasbourg et ses sympathisants sont allés à la rencontre des passants place Kléber. Le groupe formé en juillet, peu de temps après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, a pour but « d’alerter les gens sur la situation en Iran et de soutenir le mouvement d’opposition », explique un de ses membres. Le non-respect des droits de l’homme en Iran provoque le ras-le-bol même hors des frontières du pays. C’est ainsi qu’une jeune membre rappelle : « Ce qui se passe en Iran concerne aussi la France et le monde entier ! » En effet, sur la place, où se sont regroupées une vingtaine de personnes, il n’y a pas que des Iraniens. Des militants strasbourgeois et des élus locaux sont venus témoigner leur soutien au collectif.
Contrairement aux actions habituelles du collectif des Iraniens de Strasbourg, qui se composent essentiellement de manifestations, ce sont des cartes de voeux qui ont été distribuées autour du grand sapin. Syamak Aghababaei, responsable de l’organisation, voulait passer ce message : « Bonne année 2010, mais n’oubliez pas ce qui se passe en Iran. » Pour cela, en-dessous d’une formule de voeux classique, un dessin satirique orne les cartes. « Il dénonce les aveux forcés en Iran », explique le militant. Environ 3 000 cartes vont être distribuées aux Strasbourgeois d’ici demain soir : « C’est pour faire écho aux manifestants tués en Iran ces derniers jours. Des Iraniens manifestent déjà à Paris, on a donc voulu réagir différemment pour marquer le coup ». Déjà 12 000 connexions en 6 mois sur le blog du collectif, la mobilisation pour soutenir le mouvement populaire en Iran n’est pas prête de s’arrêter.