31/12/2009 15:19
Marches internationales contre le blocus israélien de Gaza
Des centaines de militants pacifistes ont manifesté jeudi 31 décembre des deux côtés de la frontière entre Israël et la bande de Gaza pour protester contre le blocus imposé par les autorités israéliennes à l’enclave palestinienne.
“Il s’agit d’une (démarche) pacifiste et non violente dont l’objectif est d’exprimer la solidarité de la communauté internationale avec le peuple (palestinien) qui souffre à Gaza”, a déclaré Amjad al-Shawa, un des organisateurs de la manifestation, basé à Gaza.
Un groupe de 84 militants anti-blocus d’ONG internationales est arrivé mercredi 30 décembre à Gaza via l’Egypte pour une marche de solidarité marquant le premier anniversaire de l’offensive israélienne contre l’enclave palestinienne.
Rendez-vous au terminal d’Erez
Initialement, 1 400 militants d’ONG internationales venus de 43 pays devaient participer à la marche, mais l’Egypte n’a autorisé qu’une centaine d’entre eux à se rendre à Gaza. Ces militants, accompagnés par quelques centaines de Palestiniens, se sont rendus au terminal d’Erez, le principal point de passage entre Israël et la bande de Gaza, réservé aux malades, journalistes, diplomates et membres d’organisations humanitaires.
Parmi eux, se trouvait un petit groupe de juifs ultra-orthodoxes anti-sionistes tenant une banderole avec ces mots: “Oui au judaïsme, non au sionisme. L’Etat d’Israël doit disparaître”.
La bande de Gaza et la Cisjordanie occupée : un destin commun
Du côté israélien du terminal d’Erez, des dizaines de manifestants israéliens et étrangers ont brandi des drapeaux palestiniens et des banderoles sur lesquelles était écrit “Stop au siège” et “Liberté pour Gaza”.
Ces manifestants étaient pour la plupart venus en autobus du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-est (annexée en 1967), une zone de frictions fréquentes entre Palestiniens et militants de gauche israéliens, d’une part, et colons juifs d’autre part.
Amjad al-Shawa a précisé que les deux marches entendaient symboliser ainsi la communauté de destin entre la bande de Gaza et la Cisjordanie occupée.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, s’est félicité de la venue des militants pro-palestiniens internationaux. “Nous ne sommes pas seuls à Gaza. Nous avons beaucoup d’amis en dehors de Palestine qui sont venus aujourd’hui manifester contre le siège (de Gaza), contre l’occupation israélienne, contre les crimes israéliens à Gaza et dans toute la Palestine”, a déclaré le porte-parole du Hamas à Gaza, Taher al-Nounou.
Une “marche de liberté pour Gaza” au Caire
Au Caire, des policiers égyptiens s’en sont pris jeudi 31 décembre à coups de pied et de poing à des militants d’ONG internationales venus participer à une “marche de liberté pour Gaza”, blessant un manifestant, ont affirmé les organisateurs.
le 27 décembre 2008, Israël avait déclenché une meurtrière offensive militaire de 22 jours contre la bande de Gaza, qui a fait plus de 1 400 morts côté palestinien et 13 côté israélien, afin de faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire.
La bande de Gaza est soumise à un strict blocus par Israël depuis la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en juin 2007 lors d’un coup de force contre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
(Source Le Courrier d’Algérie) |
«LE MUR DE LA HONTE»
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Les premières informations ont été fournies par la presse israélienne. L’Égypte serait en train de construire une barrière souterraine à la frontière avec la Bande de Ghaza. Selon le quotidien Haaretz, cette barrière en acier serait déployée sur 10 km de long et pourrait aller jusqu’à 30 mètres sous terre. L’idée d’un canal ou d’un mur a émergé il y a quelques temps quand Tzipi Livni et Condoleezza Rice, ont discuté la question du contrôle des frontières de la Bande de Ghaza. De fait Rice avait pris une longueur d’avance lorsqu’elle avait déclaré qu’Israël devait accepter de modifier le traité de paix de 1978 afin de permettre à un nombre supérieur de soldats égyptiens d’être postés le long de la frontière. L’Égypte a voulu doubler sa force en passant de 750 soldats à 1500, mais Israël s’y est à l’époque opposé. Aussitôt les États-Unis ont envoyé deux figures de premier plan, Robert Danin du département d’état et de Mark Kimmitt du département de la défense au Sinaï, pour qu’ils constatent par eux-mêmes l’engagement de l’Égypte sur cette question.
Les corps d’ingénieurs des États-Unis avaient également proposé la conception du mur de fer mise en oeuvre aujourd’hui. Le nouveau mur égyptien d’environ 10 kilomètres de long sera impossible à traverser. Il sera consolidé par de grandes feuilles d’acier enterrées dans le sol à une profondeur allant jusqu’à près de 20 mètres. Le tout sera installé avec un équipement sophistiqué de surveillance comprenant des appareils- photos pour l’infrarouge et thermoguidés. Le Mur de séparation égyptien est d’abord composé de canalisations jusqu’à 35 mètres de profondeur. Cellesci sont conçues pour inonder les tunnels. Elles sont emplies d’eau de mer. Un second ouvrage est composé de plaques de métal de 18 mètres de longueur et de 50 centimètres de largeur. Ces plaques, réputées infranchissables, sont munies de capteurs pour détecter les éventuels nouveaux tunnels des palestiniens de Ghaza. En fait les capteurs détectent les tunnels et les excavations le long de leur frontière. À ce sujet le centre d’ingénierie, de recherche et de développement de l’armée américaine a évoqué plusieurs méthodes utilisées : dispositifs magnétiques, résistivité électrique, radars pénétrants, technique électromagnétique et sismique. Toutes ces méthodes consistent à envoyer des ondes dans le sol et à identifier les éventuelles anomalies au « rebond ». Quatre ingénieurs militaires américains sont chargés de surveiller ces capteurs et d’analyser les activités de façon à différencier les nouveaux percements de tunnels et l’usage quotidien de marchandises entrant à Ghaza par les tunnels. Dans tous les cas, les forces américaines gardent le côté israélien informé de tout mouvement détecté, bien que l’ensemble de l’opération soit mené du côté égyptien. Tous les éléments métalliques et les capteurs ont été fabriqués aux États- Unis. Il y a six mois, des cargos ont déposé les plaques dans un port sur la côte méditerranéenne égyptienne, où elles ont été chargées sur des camions militaires et transportées à Rafah dans le plus grand secret. Les plaques, qui auraient été transférées par la ville de Cheikh Zweid, mesurent 18 mètres sur 50 centimètres et ont environ cinq centimètres d’épaisseur. Elles ont été conçues pour être plantées dans le sol en parallèle, disposées côte à côte pour augmenter la partie enterrée du mur frontalier et donc son efficacité contre les exploitants des tunnels, lesquels utilisent parfois des explosifs pour creuser. 23 MILLIONS DE DOLLARS D’AIDE MILITAIRE À L’ÉGYPTE Les forces de sécurité les ont plantées dans le sol, sous le prétexte d’effectuer des travaux d’entretien. Ils ont également utilisé des équipements ordinaires, tels que des machines pour creuser des puits d’eau afin de ne pas éveiller les soupçons. Cependant, des parties de panneaux d’acier sont restées exposées au-dessus du sol. Les Égyptiens ont officiellement nié toute implication, mais Ma’an, un journal israélien, a indiqué que l’État égyptien avait confisqué ou acheté des terres privées le long de la frontière pour y réaliser son projet. La plupart de ces terres appartenaient à des agriculteurs qui ont individuellement accepté des paiements au-dessus des prix du marché, de la part d’acquéreurs représentant, en fait, le Caire. Des centaines d’arbres ont été déracinés au cours de ces derniers mois tandis que les autorités égyptiennes mettaient en place leur système souterrain. LE MUR SOUS SUPERVISION FRANÇAISE ET AMÉRICAINE |
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MERIEM ABDOU
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Aboul-Gheit :
«l’Égypte est dans son droit»
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Le chef de la diplomatie Ahmad Aboul-Gheit a affirmé, dans un entretien publié par l’hebdomadaire Al-Ahram Al-Arabi, que l’Égypte était «dans son droit». Répondant à une question sur les informations faisant état de la construction d’un mur d’acier et du déploiement dans la région frontalière d’équipements américains pour détecter les tunnels, le ministre a affirmé : «Que ce soit un mur ou des sondes, l’essentiel c’est que le territoire égyptien soit protégé.» Beaucoup estiment que ce durcissement politique de l’Égypte qui s’est décidée à mettre fin aux tunnels est dû à des pressions américaines et israéliennes, deux pays qui ont toujours accusé de laxisme les autorités égyptiennes sur la frontière avec Ghaza. Suite à quoi les États-Unis ont menacé de punir en retranchant 200 millions de dollars de leur aide annuelle à l’Égypte. En 2005, la marine israélienne prévoyait de construire une barrière de sécurité sous-marine autour de Ghaza afin d’empêcher les Palestiniens d’entrer en Israël par la mer. La séparation consistait en un mur de 150 mètres et d’une barrière de 800 mètres allant de la plage jusque dans la Méditerranée se tenant juste sous la surface. Des détecteurs électroniques devaient révéler tout mouvement sous la barrière et au dessus. Les forces d’occupation comptaient sur les radars et les positions d’observation dans la Bande de Ghaza, cependant ceux-ci allaient être évacués plus tard dans l’année en même temps que les autres colonies et bases militaires. La collaboration égyptienne et américaine avec Israël atteint ici de nouveaux sommets, l’armée américaine et les autorités égyptiennes jouant directement le rôle de sous-traitant de l’occupant israélien. En 2008, le Congrès a décidé de consacrer 23 millions de dollars à la lutte contre «le trafic des tunnels ». Le porte-parole du bloc des députés de la confrérie des Frères musulmans Hamdi Hassan a estimé qu’un tel projet servirait avant tout les intérêts d’Israël. «Le Caire, qui a toujours soutenu les mouvements de résistance dans le monde arabe, ne peut pas renier son histoire », a ajouté Hassan. «C’est choquant de réaliser que la vision stratégique de l’Égypte a changé : le danger contre lequel il faut se prémunir n’est plus les Israéliens, mais les Palestiniens», lance à son tour l’écrivain Fahmi Howeidi.
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