Le texte et la vidéo (ci-dessous)

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Comment taire?

Pour une fois, laissons aux commentateurs pro des médias le soin de parler du contenu des vœux présidentiels; bla, bla…avec plus de trente fois les mots nos,notre (unité nationale…) comme pour gommer sa présence solitaire, en contradiction totale avec la forme, pour nous intéresser à celle-ci qui tout de suite, nous a frappé, le 31 décembre au soir devant le poste de télé.

Notons que la version que nous avons vue, sur un vieux poste de télé même pas “plat”, et qui mange les bords, à droite et à gauche, ne nous a pas permis, comme sur la version PR (privatisée? non, présidence de la république) de distinguer les étoiles du drapeau européen, ou l’interprète en entier, pour la langue des signe, et on n’a pas souvenir d’avoir remarqué le sous-titrage pour les malentendants, sourds, mais la présence de notre président était si prenante…

Le monde bouge“, (il tourne autour du soleil, en effet et sur lui-même) aime dire “notre” président, dans une formule aussi creuse que stéréotypée. Le cadre traditionnel des vœux devait donc aussi bouger.

On se souvient, bien que chaque président ait pris le soin de se faire cadrer autrement, du caractère assez classique et officiel des choses auparavant. Fauteuil, fenêtre, rideaux, bureau, plante verte, lampe,cour de l’Elysée, etc.

Cette année, le bougisme présidentiel avait imposé la station debout, (jeune, et dynamique), mais sans pupitre, inutile avec un prompteur, un cadrage, du moins au début, au niveau du… nombril.

C’est à se demander s’iIl en est responsable, consciemment ou inconsciemment -mais a-t-il un inconscient?- ou si les techniciens du studio perso lui ont joué un mauvais tour, en signant son nombrilisme.

Il est debout devant un drapeau électronique dont on ne voit que le rouge et le bleu, lui-même occupant la place royale du blanc monarchique. Compris?

Vêtu d’un costume sombre, cravate discrète, de couleur bleue, il paraît soucieux, quoique bronzé (il revient du Maroc) et, quand il parle, posément, ayant réussi un temps à cacher ses tics, haussement d’épaule ou autres,on aperçoit parfois sa main droite, à gauche sur l’écran, qui appuie sa résolution.

Le rideau électronique bleu-rouge est affecté d’un mouvement de droite à gauche puis de gauche à droite, qui fait augmenter et diminuer successivement la superficie des deux couleurs, mais c’est le rouge “révolutionnaire” qui l’emporte, merci Guaino!

Vers 6’30, intervient un très léger zoom avant, qui a pour effet de faire entrer encore plus Sarkozy dans votre salon ou tout autre lieu d’où vous regardez le poste, pas les chiottes, on espère!

La limite inférieure de l’image est, non plus le nombril, mais le croisement des revers de son veston. Faut-il le prendre en un lapsus fatal, comme l’aveu des ses propres revers?

Vers 7’12, nouveau zoom avant. On craint qu’il ne sorte de l’écran, comme Woody Allen, en moins drôle, à force d’avancer vers nous, et qu’il s’invite carrément chez nous. Mettez votre argenterie sous clé!

Ouf, le zoom se stabilise jusqu’à la fin des vœux à 7’28. C’est fini.

Bien qu’il prononce enfin les paroles attendues de tout président de la République, dans sa clausule, on a eu comme l’impression qu’il faisait don de son petit corps à la France…

Encore deux ans à tirer avant le remake! Sauf si…