http://www.humanite.fr/tribunes/la-naie-presse-journal-progressiste-en-yiddish-512547
Ce que ne dit pas très explicitement l’article, c’est que la MOI, Main d’œuvre immigrée combattait le nazisme alors que la direction du très stalinien Parti communiste français, toujours alignée sur les tournants de l’Internationale communiste stalinisée, approuvait le pacte germano-soviétique!
Archives juives
http://www.cairn.info/revue-archives-juives-2003-1-page-52.htm
Ci-après un lien avec une page du journal Naïe Press
du 6 6 1955. En haut à droite une interview de mon père relatant un pèlerinage au camp de Mauthausen en mai 1955 à l’occasion du 10ème anniversaire de la libération de ce camp. Sur la photo mon père est à droite du monument.
http://img4.hostingpics.net/pics/810751Neiepress661955pagecomplteInterviewFrydmanFlix.jpg
Il s’agit du “Parizer Haint” . Et non Naie Presse.qui ne sortira qu au premier janvier 1934
numero presenté de 1926.
Premiere année de sortie du quotidien.
le Haint etait un journal plutot libéral aux sympathies sionistes. Encore balbutiantes a l epoque.
Le titre indique “L’Humanité La Naïe Presse journal progressiste en yiddish” or le fac- similé représente “Pariser Heint” le journal sioniste
si j’ai pu laisser croire que pour moi la défense du pacte germano-soviétique équivalait à un soutien au nazisme, sachez que ce n’a jamais été ma pensée; cependant, cette “neutralité” pour le dire autrement, associée à une dénonciation (certes juste au fond) de l’impérialisme britannique a été de grand secours dans cette période à l’armée allemande et au nazisme, et le mérite des immigrés communistes, dont beaucoup de juifs de l’est, ayant vécu le nazime, a été de refuser cette orientation du PCF pendant les premières années; cela n’a cessé que lorsque Hitler a attaqué l’URSS et que Staline a dû libéré les généraux soviétiques qu’il avait précédemment emprisonnés; quant à l’antisémitisme des staliniens, il suffit de se souvenir qu’encore en 1968, il a contribué à l’exil (parfois en Israël, hélas) de militants…
j’ajoute qu’il est peu connu que des trotskistes en Bretagne ont mené un travail vers les soldats allemands considérés comme des prolétaires trompés
Au fait, je précise que si j’ai évoqué Michel Onfray ce n’était pas pour vous accoler à ce personnage mais pour souligner que la thèse du pacte germano-soviétique qui équivaudrait à un alignement sur le nazisme est tellement consensuelle dans la pensée dominante que France Culture peut se permettre de nous en passer une heure chaque jour pendant tout l’été sans même faire entendre la moindre voix dissonante.
Le PCF était, et est resté bien longtemps après 1953, stalinien. Ça c’est un fait établi, et revendiqué par tous les dirigeants. Ça n’en fait pas pour autant un héraut du nazisme confortant la – très actuelle – thèse du “rapprochement rouge-brun”. Un ou deux dirigeants du PCF (dont les cadres étaient dans la clandestinité, en exil ou déportés) ont demandé aux autorités occupantes la reparution de l’Humanité. Et alors ? La ligne du commintern n’était pas celle de la collaboration (voir lien ci-dessus). Et il n’y a guère que pour les communistes (ou affiliés de “l’extrême gauche”) que le simple fait d’une demande de parution soit assimilé à une soumission à l’ennemi. De plus le dirigeant en question s’est vu écarté des responsabilités suite à cet excès de zèle.
De même, il y avait certainement au sein du PCF des antisémites, c’était un préjugé très répandu à l’époque qui se retrouvait à toute les sauces, aussi bien “le banquier juif” à gauche que dans les “judéo-bolcheviks” à droite. Pour autant le fait de trouver quelques antisémites à gauche ne fait pas de la gauche ou du PCF un courant antisémite. Bien au contraire la ligne générale de la gauche et particulièrement des communistes est celle de l’universalisme et de l’union de tous les prolétaires quelque soit leur religion, couleur de peau ou nationalité.
C’est ce qui fait que durant la guerre on trouva Roosevelt déclarer : “Nous devons être dur avec l’Allemagne, et j’entend avec le peuple allemand, non pas seulement avec les Nazis. Nous devons castrer le peuple allemand ou le traiter d’une façon telle qu’il ne puisse plus continuer à reproduire des gens qui veuillent se conduire comme par le passé” tandis qu’au plus fort de la guerre Staline déclara : ” Il serait ridicule d’identifier la clique hitlérienne avec le peuple allemand, avec l’état allemand. Les expériences de l’Histoire prouvent que les Hitler vont et viennent mais que le peuple allemand, l’état allemand demeurent. La force de l’Armée Rouge réside dans le fait qu’elle ne nourrit et ne peut nourrir aucune haine raciale contre les autres peuples, même pas contre le peuple allemand..”.
Et pourtant aujourd’hui Roosevelt est adulé pour son “soutient” à la classe ouvrière et son new deal, et non pour ce genre de propos, le bombardement de Dresde, ou la mise en camps de concentration de toute la population d’origine japonaise sur le continent américain (ou la ségrégation etc…), tandis que Staline est dans la postérité comme le diable absolu.
Ce que je veux dire c’est que l’histoire ne se suffit pas de préjugés simplistes, et surtout propagé par la presse patronale (à l’époque l’antisémitisme tout autant que l’anticommunisme, et aujourd’hui c’est plutôt l’islamophobie qui a le vent en poupe, quoi qu’avec la crise, les relents antisémites ne soient pas à exclure dans la condamnation générale de la finance). Et ce particulièrement à l’époque où des collabos comme Louis Renault sont en voix de réhabilitation par cette presse (le monde, france TV etc…), et que l’un des critères de sélection des médiacrates est leur aptitude à poser des questions sur le repenti des gens de gauche quant à leur position face au stalinisme (ou cuba, ou le PCC, ou chavez, ou l’injonction d’apologie aux dissidents de ces régimes, sans même se poser la question de savoir si ces dits opposants ont d’autres qualités que celle d’opposant : beaucoup sont loin d’être des humanistes).
un des signes de cet alignement du PCF sur la politique de Staline a été la demande de parution de l’Humanité auprès des autorités d’occupation
vrai ou faux
et je précise que ces critiques n’ont rien à voir avec je ne sais quel Onfray (pas avec lui), mais viennent du courant trotskiste auquel j’ai appartenu
Bonjour,
Je réagis à votre commentaire sur l’Humanité (http://www.humanite.fr/tribunes/la-naie-presse-journal-progressiste-en-yiddish-512547) et à l’association implicite que vous faites entre le PCF, le commintern et la collaboration avec les nazis. Certes cette thèse est très en vogue dans les médias actuels, voire dans les milieux universitaires français, mais je voudrais attirer votre attention sur le fait que c’est moins le signe d’une vérité intemporelle que celui d’un alignement de nos “élites” sur les thèses les plus réactionnaires et la défense systématique du grand capital.
Cette thèse n’est ni plus ni moins celle du gouvernement français qui donna les pleins pouvoir à Pétain et interdit le PCF en 1939, gouvernement qui rejeta l’alliance avec l’URSS une semaine avant la signature du dit pacte, et donc particulièrement au courant que celle-ci allait prendre les seules mesures possibles afin de défendre son territoire : un partage de la Pologne avec l’Allemagne. Ce gouvernement est aussi celui qui a donné la Tchécoslovaquie à l’Allemagne en 1938 et par voix de conséquence “pactisé” lui aussi avec l’Allemagne (et accessoirement refusé que les troupes de l’URSS entrent en Tchécoslovaquie pour la défendre contre l’Allemagne).
J’attire de plus votre attention sur le fait que cette thèse, qui rentre dans la logique qui voudrait obliger la gauche actuelle à l’autoflagellation perpétuelle pour des crimes des régimes communistes et par la même mieux absoudre ceux des régimes impérialistes, ne fut à l’époque que peu soutenue, si ce n’est par les “pacifistes” de la paix sous le joug allemand, et que notamment, le pacte germano-soviétique fut défendu par W. Churchill lors d’un discours en octobre 1939, personne qui sera difficilement taxable de sympathie envers les thèses communistes.
( http://www.historiographie.info/Le pcfentreassautetmeaculpav2.pdf p3 , pour des sources en français et une bibliographie qui va plus loin que le livre noir du communisme )
Il parait peut-être facile et suffisant d’assimiler pacte germano-soviétique et soutient au nazisme, après tout c’est la thèse dont nous fumes abreuvés tout l’été sur france culture par le très anti-communiste Michel Onfray, toutefois une analyse sérieuse de l’époque contredit implacablement cette thèse. Seul le contexte libéralo-réactionaire actuel permet d’expliquer les fait que les “judéo-bolcheviks” aient soudainement décidé de s’allier avec leur ennemi le plus direct et le plus explicite.
Je précise que je ne suis ni communiste ni encarté, et que mon orientation politique se rapproche du courant de la critique de la valeur qui est développée dans le manifeste contre le travail (bref, je ne vous écris pas pour défendre mon église).
au revoir et bravo pour votre site.