Jeudi 31 – Meeting devant un hôtel bouclé par la sécurité égyptienne.
Bonne participation de l’IJAN

Le mercredi soir, après la directive d’un rassemblement général au musée national à 10h, on évoque l’éventualité d’un blocage des hôtels pour l’empêcher. A l’hôtel, l’hôtel Lotus, le net est coupé. Mesure anticipative ?

Le lendemain, lever « tardif », 8h, alors qu’on avait évoqué un lever « prudent » à 6h ! Très peu de monde au petit déjeuner (l‘hôtel est quasiment un hôtel de marcheurs) ; parmi les rares présents, le bruit court du bouclage de l’hôtel.

9h, sortant enfin (l‘hôtel occupe les 6,7 8 et 9ème étages d‘un immeuble sur une rue très passante du centre ville, la Talat Street), on se trouve bouclé : barrières métalliques au bord du trottoir (ici il est large de 8 à 10m) et de part et d’autre du hall d’accès laissant une longueur de 30m environ, un immense espace finalement, avec les traditionnels agents de sécurité en civil, identifiables immédiatement à leurs vêtements « sport », sales gueules ou gueules de chiens battus obéissant aux ordres (c’est sans doute suivant le niveau hiérarchique). Ils sont nombreux, une vingtaine dès 9h. Sont là aussi, les soldats, jeunes appelés, très basanés (sans doute enfants de la classe populaire de la Haute Égypte, d’origine soudanaise). Enfin les « officiels », policiers gradés en uniforme, étoiles et barrettes aux vestons et casquettes. Tout cet appareil de répression est de l’autre côté des barrières, les soldats, avec battes d’un mètre et casques, contre les barrières et les autres, déambulant dans leur dos, leur donnant des ordres et veillant à la rue. Cette veille consiste à empêcher tout ralentissement des voitures à la vue de l’hôtel – c’est une 4 voies, sens unique) , tout arrêt de piétons (entre le dos des soldats et eux), toutes photos et communication avec les marcheurs.

Notre espace est déjà occupé par une quinzaine de marcheurs avec 2 banderoles de l’organisation américaine, CodePink, « women for Gaza Fredon » et « CodePink for Gaza ». Quelques discussions de pure forme aux barrières avec des agents de sécurité ; finalement on se retrouve une trentaine de l’hôtel. Celui-ci comptant environ 120 de marcheurs, les ¾ d’entre eux ont donc échappé au bouclage, dont les activistes. Quant aux « laissés pour compte » c’est presque à se demander si ce n’était pas un calcul des activistes. Nous allons tenir le pavé pendant 6 heures, de 9h à 15h, avec une communication très forte : des panneaux vont arriver, un en arabe, 2 de l’IJAN, l’un fait sur place « International Jewish Anti-Zionist Network _ Down Israeli Agression & Apartheid », l’autre, apporté de l’extérieur par 2 IJAN de Chicago, « Arrest Netannyahou – International Jewish Anti-Zionist Network », des fliers en arabe qu‘on s‘accroche sur la poitrine ou dans le dos. Les 2 banderoles sont accrochés dans les arbres du trottoir. 5 personnes arabophones se relayant au mégaphone de CodePink vont lancer pendant les 6 h beaucoup de slogans en arabe sur Gaza, la Palestine et les sionistes.

L’accueil des passants égyptiens est très bon : beaucoup de salut (souvent discrets) de la main depuis les voitures, de la part de piétons aussi, des mots d’encouragements, de soutien. De l’autre côté de la rue, des badauds, quelques signes. Bien sûr, la sécurité fait circuler tout le monde parfois avec violence verbale et accompagnement de la main. Nous aurons 2 incidents majeurs : une première dame, de la haute de société nous couvre d’injures, nous et les palestiniens, exhorte la sécurité à nous embarquer. Finalement elle sera raccompagnée par celle-ci un peu plus loin. Une deuxième dame quant à elle, s’affiche communiste, dénonçant le capitalisme. Elle s’en prend au gouvernement égyptien, à la sécurité avec force paroles et gestes. Finalement celle-ci la laissera nous rejoindre : elle restera avec nous à reprendre les slogans pendant 1h. Quant aux soldats, aucun ne montre un visage haineux, au contraire ; un sous-officier nous suggère même, à voix basse, de lancer des slogans contre le sionisme (c’Est-ce qui provoquera la confection de la 1ère pancarte IJAN).

Notre trentaine va petit à petit s’effilocher ainsi que nos voix et jambes. Alors les soldats vont monter les barrières sur le trottoir, réduire la longueur de la nasse pour finir par quelques mètres carrés. 7 marcheurs resteront prisonniers dont la libération sera obtenue par les marcheurs extérieurs : tout le monde doit monter dans l’hôtel et pourra en sortir dans une 1/2h par 3 ou 4 à la fois.

Voici une initiative intéressante, ne coûtant que peu de forces, 30, mobilisant beaucoup de forces de répression. Elle a été particulièrement visible dans ce centre ville commerçant, déserté par la haute société, mais très classe moyenne et même populaire.
Elle a fait connaître la mobilisation internationale pour Gaza et montrer du doigt les conditions de répression du gouvernement égyptien.

Notre amie Myriam écrit aujourd’hui du Caire

Bonjour a tous,

Merci pour tous vos messages de soutien et bonne annee a tous,
La Marche pour Gaza s est termime hier,
.
Le groupe de marseillais qui s est rendu dans la bande gaza est rentre sur le caire et presque tous les internationaux ont quitte le territoire.
Les egyptiens n ont pas autorise le groupe d etrangers qui le souhaitaient a rester plus longtemps a Gaza.

des groupes essaient toujours de se rendre a rafah, mais le pays est boucle et il est difficile de quitter le caire sans se faire arreter en route et
expedier au caire.

Nous sommes sous surveillance policiere toute la journee, un car de CRS egyptien est poste devant notre hotel et des agents de la securite
interieure egyptienne occupent notre hotel.

Cette semaine a ete tres fatiguante…
Nous avons passe 2 jours a Gaza, et que de choses a dire sur le silence des rues de gaza ou les voitures se font rares par manque de
petrole,sur ces camps de refugies delabres, sur ses habitants meurtris et appauvris,sur ces enfants qui tremblent des qu ils entendent un
avion passe au-dessus de leur maison…sur la peur des habitants devant la construction par l egypte d un mur mettallique pour bloquer l
arrivee des marchandises dans la bande de gaza.

Je n ai pas souvent l occasion de me connecter a internet,
les derniers marseillais partrons demain matin.
je reste avec charling, sonia et maya.

Bises a tous.