Une quinzaine de participants, dont trois des médias, à la brève commémoration organisée cette année encore le jour anniversaire du massacre des Juifs de Strasbourg le jour de la Saint Valentin 1349.
Georges Yoram Federmann, du cercle Menachem Taffel présidait à la cérémonie, à laquelle participaient des représentants de différentes communautés ayant subi des violences au cours de l’histoire, protestants, Juifs, sourds-muets, tziganes, etc. Un seul élu présent, le maire de Schiltigheim, Raphaël Nisand. Aussi présent, M.Toledano, médecin, auteur d’une thèse sur les “expériences médicales” du professeur nazi Hirt à la faculté de médecine nazifiée de Strasbourg. Federmann a rappelé que sous la place de la République se trouvait un cimetière juif du Moyen-Age. Des cailloux mémoriels ont été déposés comme le veut la tradition.
L’article des DNA a été mis en commentaires par G Y Federmann
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G Y Federmann 14 02 1349
G Y Federmann 2 Sarkosï
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Claire Auzias
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de Marc Bloch à l’Université de Strasbourg
Mme Lévy écrivain
Psychiatrisés victimes du nazisme
De Catherine Levy:
“Je t”adresse en un poème que j’ai écrit il y a quelques années “Hygiénisme politique”, qui avait été publié dans la revue Texture de mon ami l’écrivain et poète Michel BAGLIN.
lien : http://revue-texture.fr/spip.php?article243
Hygiénisme politique
Les robes présidentielles ne suffisent pas à donner l’heure
Le glas sonnera la cloche de dix heures
L’étranger sera chassé et la cloche
Fantôme d’un Moyen Age ressuscité
Pointera son squelette revivifié
L’exclusion heurte les portes de la raison
La raison des hygiènes imposées
Emporte au loin les raisons de nos valeurs
L’horloge bien que décalée donnera à la cloche
l’ordre de sonner
la cloche sonnera
Il sera bientôt dix heures
Et les nouveaux feujs devront se volatiliser
Et la ville sera nettoyée des reubs
Et les spectres du passé reproduit librement pourront s’y promener
L’exclusion ouvre les portes des prisons
La guerre est à nos portes
Attisée par les haines venues de tous côtés
Pour que ne soit pas dit
La cloche a sonné
Il a été dix heures
Femmes
réveillez-vous
ne laissez plus la haine emplir les cœurs
Jamais plus ne laissez résonner les cloches de dix heures
Catherine Lévy-Hirsch
2010/01/10
Strasbourg Commémoration sur la place de la République
L’autre Saint-Valentin
Des pierres et un coquillage ont été déposés, symboliquement, place de la République.
Le cercle Menachem Taffel invitait hier à célébrer la mémoire des victimes du massacre du 14 février 1349 . Des centaines, voire des milliers de juifs strasbourgeois avaient alors péri sur le bûcher.
Rendez-vous était donné place de la République, où une douzaine de personnes se sont réunies. « La date de 1349 peut nous sembler archaïque, mais elle a une dimension moderne », a justifié Georges Yoram Federmann, président du cercle Menachem Taffel.
Les juifs qu’on accuse d’être à l’origine de la peste
En effet, le massacre de la Saint-Valentin s’est produit dans un contexte particulier pour l’époque : Strasbourg est une ville libre, indépendante du pouvoir du Saint-Empire romain germanique, et dotée d’une constitution. « C’est l’une des premières démocraties », insiste l’orateur, en faisant le parallèle avec une époque plus récente : « Ce sont les plus belles civilisations occidentales qui ont la potentialité d’organiser la mise à mort. »
En 1349, la ville libre de Strasbourg brûle ses juifs en les accusant d’être à l’origine de la peste. Bien plus tard, les nazis exterminent les juifs « au seul fait qu’ils sont juifs ». « La menace est-elle éculée ? », interroge Georges Yoram Federmann. Il évoque ainsi le sort « des sans-papiers, des clandestins, des Roms que la République continue à malmener ».
Honorer Peter Schwarber
Symboliquement, des pierres du Struthof et un coquillage de Cargèse, en Corse (où trouvèrent refuge 600 Grecs fuyant l’occupation turque en 1676) ont été déposés au pied du ginkgo de la place de la République.
Le cercle Menachem Taffel espère aussi que le nom de Peter Schwarber sera donné à une rue de Strasbourg. Celui qui était l’équivalent du maire de la ville, en cette Saint-Valentin 1349, avait tenté de sauver les juifs, en vain. Il avait été ensuite condamné à l’exil… à Benfeld.
Ju.M.
© Dna, Vendredi le 15 Février 2013 – Tous droits de reproduction réservés