lu dans les DNA
Au jardin des Deux-rives
Cet été
Menaces sur la guinguette
Malgré le succès des bals et concerts tout l’été au jardin des Deux-Rives depuis trois ans, Antoine Johner, organisateur de la Guinguette du Rhin, se voit obligé de réduire la voilure. On dansera cet été… mais moins qu’avant.
« Je n’ai plus de revenus , il faut que je travaille. Donc je ne vais plus pouvoir m’investir autant que les années précédentes », explique simplement Antoine Johner, organisateur de la Guinguette du Rhin. « Je me suis fait plaisir, mais il faut que je revienne à un dispositif plus raisonnable. »
Et que faisiez-vous aux temps chauds ? Je dansais, ne vous déplaise… Antoine Johner est rattrapé par la fable : pendant trois ans, il a essayé de transformer sa passion de la danse en une source de revenus suffisante pour en vivre. Sans y parvenir.
8 000 danseurs l’été dernier
L’idée d’une guinguette au jardin des Deux-Rives, c’est lui. La mise en place, la communication, la montée en puissance pendant trois étés de ce lieu devenu un incontournable de l’été strasbourgeois, c’est encore lui. L’été dernier, 8 000 danseurs en ont fait chauffer le parquet, un vrai succès. De nombreux groupes, chanteurs et chorales ont trouvé là une nouvelle scène.
En dehors de l’été, Antoine Johner a tenté de capitaliser sur l’image de la guinguette. Animation de mariages, d’inaugurations, etc. « On a organisé un réveillon, on a eu 400 personnes. Ça nous a rapporté 0 euro. »
Pourtant, Antoine Johner est aujourd’hui une célébrité dans le petit monde des thés dansants. Il est soutenu par un « fan-club », des danseurs venus de toute la ville et au-delà, présents à chaque animation qu’il propose. Une pétition circule même pour demander le maintien de la guinguette cet été…
« Ça fait plaisir, soupire Antoine. Mais ce sont souvent les mêmes qui ne prennent pas de carte de membre parce que de toute façon, c’est gratuit. »
C’est le paradoxe de la guinguette : ça cartonne, mais ça ne rapporte rien. « Les gens ne veulent pas payer pour danser. Aujourd’hui, les seuls qui peuvent s’en sortir ce sont les associations, clubs de foot et autres, qui font ça une fois l’an avec une armée de bénévoles et une buvette. » Résultat : à Strasbourg « il n’y a plus de dancing » et les personnes qui vivent de cette activité pourtant populaire sont très rares.
La guinguette n’avait même pas la possibilité de vendre des boissons et snacks pour faire quelques bénéfices. Seul le restaurant voisin en avait le droit, selon la convention signée avec la Ville.
« Une activité dont on aurait du mal à se passer »
« La guinguette, c’est une activité dont on aurait du mal à se passer », convient Françoise Buffet, adjointe en charge des espaces verts. D’autant plus que la fréquentation du jardin devrait augmenter « maintenant qu’il y a une belle piste cyclable pour y aller. » La Ville continuera de soutenir la guinguette. Mais pour l’instant, il n’y a pas de plan B prévu. « On réfléchit à un programme compatible avec une éventuelle activité professionnelle [d’Antoine]. »
http://laguinguettedurhin.fr
par J.R., publiée le 30/04/2013 à 05:00
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