Diaporama
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Ce matin, une fois de plus, des policiers sont venus sur le campement rom de la petite Forêt, au-dessus de la bretelle d’autoroute venant de Hautepierre.
Ils étaient une trentaine, pour une fois de plus contrôler les identités des habitants qu’ils connaissent parfaitement, car certains sont là depuis des années.
A quoi riment ces contrôles permanents?
Il s’agit de faire monter la pression sur ces populations, afin qu’elles s’en aillent “d’elles-mêmes”.
La même tactique avait été utilisée contre des SDF près du Pont Saint-Guillaume, et dans ce cas, ils avaient préféré s’en aller en emportant leurs maigres bagages pour s’installer ailleurs.
Mais en général, contre les Roms, ça ne marche pas, car ils souhaitent rester chez nous en France, où ils vivent moins misérablement que dans leurs pays d’origine.
Il semble bien que certaines autorités cherchent à évacuer ces populations dont les enfants sont pourtant scolarisés et certains mêmes français car nés en France.
Il y a comme une double langage et une répartition du sale boulot.
Le sénateur-maire Roland Ries avait déclaré qu’il n’y aurait pas d’évacuations sans relogement préalable. A pas de tortue, il a réussi à fermer plusieurs campements dont les habitants sont relogés soit à l’Espace XVI, soit à l’Écluse, soit à Saint-Gall.
Pendant que des habitants étaient partis provisoirement en Roumanie, le Préfet a fait détruire 8 baraques à la Petite Forêt.
Mais tout se passe comme si le processus d’évacuation était en marche inexorablement.
Et la bretelle d’autoroute semble le prochain campement que le Préfet cherche à vider, en collaboration avec la Ville de Strasbourg, comme on a pu l’observer, le jour où le capitaine de police (municipale) était sur le terrain pendant que le bulldozer démolissait les baraques.
Certes, pour “humaniser” un peu les choses et faire passer la pilule amère, il a fait ôter les broussailles où se réfugiaient les rats, et a accepté la demande de Frère André concernant un passage laissé à l’entrée pour que les femmes n’aient plus à enjamber les barrières et que les poussettes puissent passer ainsi que les chariots transportant de l’eau ou des matériaux divers.
Mais la politique suivie est bien celle de fermer des campements.
Cependant quid de la promesse de reloger? Les Roms qui reviendront de Roumanie ne trouveront plus leurs baraques, et ne seront pas relogés. suffit-il que le terrain soit d’État et non municipal pour déroger à la parole?
Un couple avec bébé dont la femme vient d’accoucher a enfin obtenu d’être relogé à l’Espace XVI parce que des caravanes s’étaient libérées.
Mais il est clair que cet espace déjà surpeuplé, ne suffira pas. Alors, où en est le terrain viable et permanent aménagé dont il est question depuis des mois?
Celui du Port du Rhin qui n’est pollué que sur une partie ne paraît pas avancer. Y en a-il d’autres prévus? Pourquoi est-ce si long?
Le terrain de Saint-Gall qui vient d’accueillir des rescapés du Petit Parking, ne peut-il être viabilisé?
Dans la ville, et surtout dans les quartiers ouest, à Koenigshoffen et Montagne-Verte, il y a bien d’autres campements de tailles diverses.
Quand donc une solution durable sera-t-elle offerte? L’association Latcho Rom a proposé un processus d’auto-construction des habitats à venir. Encore faut-il que des terrains soient attribués!
Il serait pourtant dans l’intérêt de l’actuelle municipalité de régler la question avant la pleine période électorale des municipales peu favorable à améliorer la situation de gens qui ne votent pas et qui sont parfois l’objet de rejets de la part de certains voisins qu’on a pu entendre à l’occasion de Conseils de quartiers relayés par le Journal
.
Et d’ailleurs, pourquoi toujours mettre les Roms à l’ouest? pourquoi pas vers la Robertsau ou d’autres “beaux quartiers”? A chacun de prendre un peu de la misère du monde comme disait Michel Rocard!
Feuille2ChouRadio
20130503 115301
La feuille de chou a visité ce matin un mini-campement situé quai du Brulig à la Montagne Verte. Ses ex-habitants ont montré le lieu qu’ils occupaient depuis deux ans. Il se trouve au bord de l’Ill, dans un jardin grillagé sur lequel ont été apposées des deux côtés, depuis peu, des affichettes “Propriété privée”, avec un n° de portable qui ne répond pas. Les chaines que cette famille avec deux bébés et une jeune fille de 12 ans, avaient installées, ont été brisées par un groupe d’homme vêtu de sombre, aperçus par un promeneur. Et remplacées par de gros cadenas et d’autres fermetures.
A l’intérieur, les ronces ont été coupées. Les baraques du fond sont toujours debout, avec les affaires des gens à l’intérieur, qu’ils voudraient bien récupérer. Ces personnes avaient nettoyé le terrain comme le prouve le tas de déchets du côté de la rue des Mérovingiens. Qu’attend la ville pour mettre un conteneur afin d’évacuer ces encombrants?
Dans le voisinage qu’on n’a pas pu rencontrer, il doit y avoir des gens qui souhaitent que les Roms quittent les lieux, et d ‘autres plus sympathiques et accueillants.
En tout cas ces personnes souhaitent pouvoir y habiter à nouveau. Ils sont actuellement logés par le 115 dans un hôtel, jusqu’au 3 juin. Et après?
L’homme, est handicapé, mais n’a pu obtenir d’être ainsi reconnu. Sur les papiers qu’il a reçus est écrit qu’il n’a qu’un handicap de 50 à 79 %. Cela ne suffit-il pas?
Bref, la situation pourrait être meilleure si les pouvoirs publics, l’État, la région, le Conseil général, la Ville y mettaient du leur une bonne fois pour toutes.
C’est en ce sens que l’association Latcho Rom inscrit son action.
Le prochain week-end, qui correspond à la Pâque orthodoxe, nous irons sur les terrains pour y apporter de quoi passer des Pâques dignes de ce nom.
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