L’équipe de la Feuille de chou a rencontré, hier, des Turc-que-s de générations différentes, l’une, ex-journaliste dans son pays d’origine, établie depuis longtemps à Strasbourg, kurde alévite très active dans sa communauté, l’autre, un jeune homme, patriote turc, musulman croyant, d’une famille conservatrice proche de l’AKP de Erdogan, qui découvre, comme les jeunes Français en mai 68, l’écart entre les valeurs familiales et étatiques, et la réalité.
Parmi les nombreuses remarques très riches de cet entretien en duo, où les reporteurs de la Feuille de chou n’interviennent qu’à peine, vers la fin, on mettra en avant ce témoignage émouvant selon lequel, sur la place Taksim, à l’heure de la prière musulmane, les laïques et les athées forment un cercle protecteur autour des orants, tournés vers l’intériorité de leur rapport au Prophète et à Allah, recréant ainsi, spontanément, la bipartition partout existante chez les humains, entre l’espace du sacré (le séparé, littéralement) et le profane (de pro-fanum, devant le temple).
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