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Le Conseil Consultatif des Résidents Etrangers de Strasbourg

Vous invite à une Table-ronde

« La place des résidents étrangers à Strasbourg : Repères et perspectives »

Mardi 26 janvier 2010 de 19h00-21h00

Salle des conseils, Centre administratif, Parc de l’Etoile, Strasbourg

Quelles sont les questions que soulève le débat sur l’identité nationale au regard de l’histoire de l’immigration en Alsace, de la place des Résidents étrangers à Strasbourg et de leur contribution à la société française et européenne.

Le Conseil Consultatif des Résidents Etrangers en organisant cette table-ronde a la volonté de mieux faire connaître la place des étrangers à Strasbourg et en Alsace et d’ouvrir un débat sur les perspectives en terme de politiques d’accueil et d’intégration.

La matrice du discours sur l’identité nationale et sa résurgence à la fin du XXème siècle

Yves FREY, historien, chercheur au CRESAT, directeur de l’ouvrage « Ces alsaciens venus d’ailleurs, Cent cinquante ans d’immigration en Alsace », éditions Place Stanislas.

Le discours sur l’identité nationale est né à la fin du XIXe siècle, plus exactement après la première loi sur la nationalité de 1889 qui distinguait les Français et les étrangers. Ce discours, exacerbé par l’Affaire Dreyfus, a surtout mais pas seulement, visé les juifs. Il a perduré jusqu’à la seconde guerre mondiale avec les conséquences que l’on connaît. Après la guerre, ce discours a connu une éclipse, ceux qui le développaient ayant été déconsidérés pendant la période de l’Occupation et les luttes sociales passant alors au premier plan. Dans les années 1980, avec le regroupement familial, ce discours a repris de la vigueur. Il ne vise plus les étrangers, mais leurs enfants devenus français. Pourquoi ce retour en force au début du XXIe siècle ? Pour reprendre les termes de Gérard Noiriel, « à quoi sert l’identité nationale ? »

La population étrangère à Strasbourg

Murielle MAFFESSOLI, sociologue, directrice de l’ORIV – Observatoire Régional de l’Intégration et de la Ville –

Les résidents étrangers représentent 14% de la population strasbourgeoise, soit 37.500 habitants, dont 35% de résidents européens (INSEE – Données issues des enquêtes annuelles – 2006).

Au-delà de ce premier chiffre, les étrangers à Strasbourg présentent une réalité multiple et mouvante. L’analyse des données récentes permettent de mieux appréhender la répartition par pays d’origine, par quartiers… Ces constats sont à mettre en lien avec les raisons de l’immigration (professionnelle, économique, politique, familiale..). Le statut de Ville européenne de Strasbourg a aussi un impact sur la composition de sa population étrangère. Quel enseignement peut-on en tirer ? Est-ce qu’il a des particularismes, des spécificités ?

Immigration et enjeux européens

Serge WEBER, docteur et agrégé en géographie, maître de conférences à l’université Marne-la-Vallée, chercheur au laboratoire Villes Mobilités Transports.

Dernier ouvrage de référence, « Nouvelle Europe, nouvelles migrations – frontières, intégration, mondialisation – « Editions le Félin.

L’Europe n’est pas à une contradiction près. Chantre de la mondialisation et de la liberté de circulation à l’intérieur de ces frontières, elle a érigé des remparts technologiques et policiers se transformant en « forteresse » pour celles venant de l’extérieur. Continent des droits de l’homme, elle a vu des milliers de migrants mourir à ses frontières et met en danger l’un des droits les plus précieux : le droit d’asile. Si la question migratoire semble si inextricable, c’est qu’elle est parasitée par des enjeux hautement électoraux qui déteignent sur la frilosité des Etats au sein de l’Union européenne. Elle est le sujet, par exemple en France, de fâcheux amalgames entre sans-papiers, demandeurs d’asile, mais aussi « plombiers polonais », habitants des HLM, enfants nés de parents immigrés… Pourtant, avec ou sans papiers, les migrants ne sont pas les rejetons de « la misère du monde » mais des acteurs précieux pour affronter les défis du vieillissement des populations européennes et pour renouer avec le dynamisme économique. Les camps de rétention, le tri entre migrants « utiles » et « inutiles », les expulsions et les quotas sont incompatibles avec les ambitions d’une Europe ouverte, juste et performante.