C’est avec une grande colère que nous apprenons, ce jour, qu’Argenteuil a été, une nouvelle fois le théâtre d’une violente agression islamophobe. Le 20 mai dernier, une jeune fille de 17 ans, Rabia B. qui portait le foulard a été rouée de coups par deux individus et s’est vue arracher son foulard. Quelques mois auparavant c’était Nadia C. qui avait été attaquée à coup de cutter. Depuis, les auteurs de cet acte aussi ignoble que lâche, sont toujours dans la nature. Mardi 11 juin, la BAC d’Argenteuil s’en est pris violemment à une femme qui portait le Niqab, ce qui a conduit des passants à s’interposer afin de protéger la femme malmenée. Plutôt que de dresser un simple PV, ils ont préféré mettre en danger la population argenteuillaise en utilisant des flash-balls ou en roulant à vive allure.
Ce matin, deux individus ont agressé une jeune femme voilée de 21 ans qui sortait d’un laboratoire d’analyses. Elle a reçu des coups de cutter et a été rouée de coups. Ils sont allés jusqu’à arracher ses cheveux et sa tenue, la laissant en pyjama dans la rue.
Nous condamnons fermement cette série d’actes ignobles. Mais la condamnation ne suffit plus ! On ne peut plus tolérer que nos sœurs soient systématiquement victimes d’agressions violentes. Alors que de nombreux politiques et militants s’entêtent à tergiverser sur l’usage ou non du terme islamophobie, de plus en plus de femmes sont agressées dans la rue, simplement parce qu’elles sont des musulmanes visibles. Ceci est du racisme et cela a un nom : Islamophobie.
Nous sommes nombreux depuis 2003 à n’avoir eu de cesse de mettre en garde les pouvoirs politiques, les organisations antiracistes, les médias sur le danger de la mise à l’index des musulmans. Chaque jour, des actes islamophobes impunis ont lieu. L’absence de condamnation collective et massive signe un blanc-seing à ceux qui depuis trop longtemps, participent par leurs discours et leurs prises de position, à la déshumanisation des musulmans, étape ultime avant les passages à l’acte auxquels nous assistons actuellement.
Je me souviens des mots de Sihem Habchi, alors présidente de NPNS qui parlait du voile comme « un cercueil ». Jamais nous n’avons été si proche de cette réalité. Il semblerait que certains ont bien compris le message subliminal contenu dans cette métaphore.
Abdelkarim AÏCHI
Porte Parole du PIR Membre du collectif Ali Ziri
Habitant d’Argenteuil
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