Le Collectif de Solidarité avec les Roms – Marseille

Aux militantEs,

Ci-joint le texte d’appel à mobilisation du Collectif de Solidarité avec les Rroms (Marseille)

Merci de largement le diffuser..

La vigilance n’est plus suffisante devant la situation dramatique et la carence politique actuelle !

À bientôt, dans la lutte !


« La situation est alarmante. La réalité est dure et violente. L’avenir est sombre. »
Philippe Goossens, Recensement des évacuations forcées de lieux
de vie occupés par des Roms migrants en France
 (Année 2012)

Le bulldozer étatique

À Marseille, avant même la fin de l’année scolaire, la série annoncée des évacuations forcées a commencé. Cet été ce sont près de neuf cents personnes, d’origine roumaine pour la plupart, qui devraient être expulsées de leur lieu de vie et se retrouver une fois de plus dans la rue, du bd Plombières à la Parette, de Sainte Marthe à la Capelette et d’autres lieux éparpillés dans la ville.

Déjà, ce mercredi 13 juin dans le quartier de la Rose et lundi 17 juin à Saint-Antoine, plus de deux cents personnes ont été jetées sur le trottoir.

Complicité silencieuse des institutions

Ni l’État ni les collectivités locales de tous bords ne veulent même pas tenter d’assurer à ces hommes, ces femmes et ces nombreux enfants l’hébergement auquel ils ont droit. Les tribunaux ont délibéré et tous les jugements rendus ont été des expulsions : l’État persiste tout en prétendant qu’il cherche des solutions.
La circulaire interministérielle du 26 août 2012 prévoit un accompagnement social en amont. Dans les faits, c’est un « papier » signé par sept ministres qui n’engage personne, surtout pas le gouvernement, seulement ceux qui y ont cru l’espace d’un moment.

S’habituer au pire ?

Aujourd’hui on s’habitue : on s’habitue à voir les usines fermer, les gens dormir dans les rues ou dans leur voiture, les Roms sur les trottoirs, les sans papiers expulsés… dans un climat d’indifférence, de repli sur soi et de résignation à la réalité subie. Il n’y a plus de perspective de changement réel et la solidarité est un mot qui tend a ne plus avoir de sens.
La violence contre les plus pauvres est légitimée plus ou moins explicitement, revendiquée par la droite et l’extrême droite, mais aussi par la gauche gouvernementale. Les Roms deviennent des boucs émissaires faciles pour toutes les victimes de la crise – l’expulsion «  spontanée  » des Créneaux et les manifs anti-roms nous le rappellent.

Nous devons reprendre l’offensive

Nous n’acceptons pas que ce cycle infernal d’exclusion et de régression sociale s’installe et qu’avec lui l’égalité des droits pour tous ne soit même plus défendue et revendiquée par ceux qui y prétendent. Ce jeu sans fin de défaites sociales relègue les valeurs de solidarité et de justice sociale dans l’oubli d’un passé désuet.

Agir maintenant

Nous appelons tous ceux qui refusent cette « fascisation rampante  » qui corrompt tous les niveaux de la société. Nous, citoyens et militants, d’associations, d’organisations politiques ou syndicales, devons être prêts à nous mobiliser et mobiliser nos organisations pour nous préparer à agir dans les jours qui viennent. La vigilance n’est plus suffisante devant la situation dramatique et la carence politique actuelle !

À bientôt, dans la lutte !

Marseille, le 19 juin 2013

Le Collectif de Solidarité avec les Roms – Marseille

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