L’administrateur d’un site nationaliste breton condamné pour propos
racistes

BREST, 24 juin 2013 (AFP) – L’administrateur d’un site nationaliste
breton a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Quimper, dans
deux affaires distinctes liées à des propos racistes et diffamants, à un
total de deux ans et demi de prison avec sursis et environ 25.000 euros de
dommages et intérêts, a-t-on appris auprès de la Ligue des Droits de
l’Homme.


Dans la première affaire, Boris Le Lay, qui ne s’est pas présenté à
l’audience et n’était pas représenté, a été condamné à 18 mois de prison
avec sursis, a dit à l’AFP Michèle Daloz, présidente de la section locale de
la Ligue des Droits de l’Homme. Elle avait informé en février 2011 le
procureur de la République à Quimper des propos racistes tenus par
l’identitaire breton.

Celui-ci était poursuivi pour des propos racistes à l’encontre de Yannick
Martin, un jeune noir né en Colombie adopté bébé par une famille du
Finistère.
Il avait été désigné meilleur joueur de bombarde de Bretagne grâce à deux
titres de champion de musique traditionnelle bretonne.
Il avait notamment écrit en janvier 2011 sur son site breizatao.com,
hébergé à l’étranger: “Tout le monde peut souffler dans une bombarde, jouer
d’un instrument ne pèse rien face au sang et l’appel du sang qui est la base
d’une communauté”.
Il était aussi poursuivi pour des propos diffamants en juillet 2011 à
l’encontre du maire socialiste de Quimper, Bernard Poignant, qui avait
publiquement pris la défense de Yannick Martin.
La Fédération des bagadou et sonneurs de Bretagne et d’ailleurs (Bodadeg
ar Sonerion, BAS en breton), ainsi que la Ligue des droits de l’Homme et
d’autres associations de lutte contre le racisme s’étaient portées parties
civiles dans l’affaire.
Dans la deuxième affaire, il a été condamné à 12 mois de prison avec
sursis pour s’être réjoui de la mort du président de la section locale du
Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) à
Saintes (Charente-Maritime) et d’une association culturelle locale. Après la mort de Serge Goldberg, happé par un train à un passage à niveau, Boris Le Lay avait notamment réclamé du champagne pour les conducteurs du train.

Selon Me Gérard Taieb, avocat du Mrap, engagé dans les deux affaires,
particulières selon lui “en raison de la violence des propos tenus”, Boris
Le Lay, qui vivrait au Japon, peut faire appel dans la première affaire et
s’opposer à la deuxième en raison de l’absence de notification de sa
convocation. L’appel entraînerait un nouveau procès.
sf/mcl/DS

Communiqué du MRAP

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