Le débat actuel autour de la loi sur le mariage et l’adoption pour touTEs a été récupéré comme tribune par les homophobes de tous bords, et particulièrement par les groupes d’extrême-droite rejoints par les partis politiques de droite dits convenables tel l’UMP. Ce qui a permis de banaliser leurs discours et de légitimer les fascistes comme des interlocuteurs et des figures médiatiques, ainsi que de réhabiliter le racisme et LGBTIphobie comme de simples opinions.

Les groupes de catho-tradi-libéraux-contre révolutionnaires comme Renouveau Français s’offrent un lifting médiatique avec de nouvelles enseignes (Printemps Français). Dans le même temps des groupes proches du national-socialisme (Bloc identitaire, Troisième voie, JNR (Jeunesse nationalise révolutionnaire), Egalité et réconciliation, …) investissent le terrain social. Ces groupes reprennent parfois une imagerie, un langage et des modes d’action « révolutionnaires », tout en s’inscrivant dans une pensée et des pratiques xénophobes, islamophobes, antisémites, sexistes, homophobes, nationalistes-régionalistes… Ils se présentent comme des résistants dans un monde envahi par le bolchévisme et la théorie du genre. Non seulement ils occupent plus de place médiatiquement, mais en plus ils sont dans la rue : collages massifs, agressions, manifestations se multiplient. En juin : agression d’une musulmane à Argenteuil, agression au poignard d’un homme d’origine sénégalaise très gravement blessé par des skins à Metz, agression à Lyon de trois militants antifa, agression d’un couple de lesbiennes à Lille, agression de jeunes festivaliers anars à Agen et bien sûr, le meurtre de Clément Méric à Paris le 5 Juin…

L’Etat et les partis gouvernants utilisent depuis quelques années des arguments pseudo féministes à des fins sécuritaires, racistes (lois sur le voile) et impérialistes (intervention en Afghanistan et récemment au Mali). Cette même rhétorique de la défense des femmes est aussi récupérée par des groupes d’extrêmes droites : Riposte Laïque, et dernièrement les Antigones (groupe de femmes portant un discours essentialiste, et toutes ou presque liées à différents groupes identitaires et catholiques intégristes) ou encore les Belles et Rebelles (qui dénoncent les viols non comme des violences sexistes mais comme des crimes « racistes anti-blanches »).

On assiste aussi au retour d’un féminisme libéral soluble dans le capitalisme, avec la réussite sociale comme valeur absolue. Les femmes y sont invitées à devenir des « gagnantes » de l’exploitation capitaliste. Certains milieux de gauche, d’extrême-gauche et libertaires ne sont pas exempts d’alliances douteuses et de confusion idéologique, autour par exemple de Dieudonné ou Soral. C’est pourquoi il nous paraît primordial de tenir ensemble les luttes féministes, antiracistes et anticapitalistes.

Nous, meufs / lesbiennes / trans appelons les collectifs et individuEs se sentant concernéEs par cette des violences et agressions mysogynes, sexistes, racistes, homo et lesbophobes, à se retrouver en non-mixité sur un front uni de lutte féministe, antifa, antiraciste, anticapitaliste.  Le féminisme n’est pas le sujet de discussion, mais à la base de notre pensée et fonctionnement: une attention à la circulation de la parole et à l’égalité dans la prise de décision. Il s’agit de créer un espace dans lequel nous pouvons décider de nos modes d’actions et de réflexions, pour proposer des actions communes ou inviter les copines à des actions parallèles, se tenir au courant les unes les autres, être solidaires… Les féministes politiques ont leur mot à dire pour penser la résistance au fascisme au delà des divergences d’analyse sur telle ou telle cause.

Unissons-nous pour reprendre la rue et l’espace public !!

Pour cela nous proposons une première rencontre pour mettre en place une ou plusieurs actions qui soit le point de départ d’une alliance à plus long terme.

Venez nombreuses le mardi 9 juillet à 19h au Vieux Saumur (Metro Belleville).

http://lahorde.samizdat.net/2013/07/04/appel-feministe-et-antifasciste/