Le Journal a publié ce 29 janvier une seconde vague de communiqués de presse suite à la profanation du cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg, ou plus exactement des extraits sélectionnés par lui.

On y distingue d’abord ceux, la majorité, qui servent à chaque fois le même discours automatique, un second groupe de trois, dans l’ordre, l’UJFP, l’UD-CGT 67 et l’adjoint au maire de Strasbourg, Alain Jund, des Verts, qui mettent en cause le pouvoir actuel en le rendant responsable d’avoir préparé le terrain par le prétendu débat xénophobe sur l’identitaire.

On ne peut juger du choix des extraits pour les deux derniers nommés; par contre, on peut remarquer, puisqu’on l’a rédigé, que dans le communiqué de l’UJFP-Alsace, le dernièr paragraphe, le plus radical, a sauté, qui disait:

“Le gouvernement doit immédiatement mettre fin au pseudo débat, ainsi qu’à la préparation d’une nouvelle loi anti-voile stigmatisante.

Eric Besson doit démissionner, et son ministère être supprimé.”

Au lecteur de la Feuille de chou de conclure…

Souvenir français?

La palme du hors sujet et même du négationnisme revient, haut-la-main, au Souvenir français qui parle des:

“victimes de la Shoah qui ont fait le sacrifice de leur vie pour que nous puissions vivre en liberté

Le Souvenir français ne se souvient pas (en fait, il ne veut pas le savoir) que les victimes juives (et tsiganes) de l’extermination, ne se sont pas “sacrifiées” en un prétendu “holocauste” comme disent les Anglo-Saxons, depuis un certain feuilleton, et qu’elle sont mortes non pour ce qu’elles faisaient ( ce qui constituerait le crime de guerre) mais pour ce qu’elles étaient (ce qui définit le crime contre l’humanité).

Le Souvenir français peut rectifier ses erreurs, en regardant, ce soir, à la télé, sur ARTE, à 20h35, le docu-fiction Conspirations,sur la conférence de Wannsee.

lu dans les DNA

Encore des réactions d’indignation

Le secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants Hubert Falco, qui conduisait la délégation française pour commémorer l’anniversaire de la libération d’Auschwitz, a dénoncé un acte « inacceptable et intolérable ». « J’ai ressenti l’indicible horreur de ce qui s’est passé là-bas il y a 65 ans. J’ai vu où conduisait l’antisémitisme : à la mort. Comment peut-on aujourd’hui vouloir que cela se reproduise ?»
Le président du conseil général du Bas-Rhin (UMP) Guy-Dominique Kennel s’est dit « scandalisé » par la profanation du cimetière israélite de Cronenbourg. « Ce nouvel acte inqualifiable apporte la preuve que l’obscurantisme est toujours de mise chez certains individus qui n’ont pas retenu les leçons de cette sombre période de la déportation. Il est parfaitement inadmissible que l’Alsace qui a tant souffert, à travers tous ses enfants tombés au front, dans les camps ou sur son sol, puisse encore revivre ces pénibles heures, soixante ans après la fin du conflit », a-t-il indiqué, en condamnant fermement « ces actes odieux ».
Le député-maire de Lingolsheim (UMP) Yves Bur : « Il faut que ces actes odieux et abjects cessent et que leurs auteurs soient démasqués et punis. Personne ne peut tolérer que l’on déshonore nos morts et que l’on attise la haine envers la communauté juive aujourd’hui ou la communauté musulmane hier. »
Les élus verts au conseil régional ont fait part de leur « dégoût » et de leur « colère » devant de telles « manifestations de haine ». « Ce sont tous les habitants de cette région qui sont atteints par cet outrage aux juifs d’Alsace. »
L’UMP du Bas-Rhin a condamné « avec la plus grande fermeté les actes racistes et xénophobes qui touchent actuellement les différentes communautés religieuses […] Par respect pour les victimes, pour ceux qui se sont sentis blessés, nous espérons vivement que ces actes ne seront pas instrumentalisés à des fins politiciennes. »
Pour Yaël Hirschhorn, présidente de l’union des étudiants juifs de France (UEJF) Strasbourg, « les propos antisémites et les signes nazis, ainsi que l’acte de profanation lui-même, montrent que le travail de mémoire et la lutte contre le négationnisme sont plus que jamais d’actualité en France ».
L’association des étudiants juifs de Strasbourg (AEJS) a condamné un « acte d’ignominie ». « A nous d’agir pour que de tels actes ne puissent à nouveau se reproduire dans l’avenir.»
La délégation bas-rhinoise de la fondation pour la mémoire de la Déportation (AFMD) tient à s’associer aux réactions. « Toujours nous défendrons, face à des menaces persistantes, la mémoire des victimes du nazisme comme les valeurs de ceux qui ont tout risqué pour le combattre. »
L’union juive française pour la paix (UJFP) a dénoncé un « acte inqualifiable » qui intervient « dans le climat délétère créé par le prétendu débat sur une identité nationale fermée, excluant les étrangers ». « Le gouvernement doit immédiatement mettre fin au pseudo débat, ainsi qu’à la préparation d’une nouvelle loi anti-voile stigmatisante. »
L’archevêque de Strasbourg Mgr Jean-Pierre Grallet a exprimé à la communauté juive de la région, «sa profonde solidarité dans cette épreuve et toute son amitié ». Il a dénoncé « une agression à l’égard de la communauté juive et à l’égard de la dignité de tout être humain ».
L’Union des églises protestantes d’Alsace et de Lorraine estime qu’« il ne s’agit pas d’une agression commise seulement à l’égard de la communauté juive. Toute personne et toute institution attachée aux valeurs du respect, de la liberté et de la démocratie, ne peut que se sentir concernée et personnellement insultée par ce délit. »
Le pasteur Jean-Jacques Reutenauer : « Les mots me manquent pour exprimer mes sentiments en ce jour où, une fois de plus et de trop, la communauté juive a été victime de l’absolu de la méchanceté humaine. Je veux vous assurer de ma solidarité la plus complète dans ces douloureux moments. »
L’association des Français rapatriés d’origine nord-africaine en Allemagne et en Alsace (AFRONAAA) « condamne avec la plus grande fermeté la profanation » et exprime sa « solidarité la plus totale à l’endroit des familles des défunts concernés et au-delà à l’ensemble de la communauté juive de Strasbourg ».
Le conseil régional du culte musulman (CRCM) d’Alsace « condamne avec fermeté la vague des actes de la haine, qui déshonore leurs commanditaires, assure la communauté juive de son soutien et de sa sympathie et appelle l’ensemble de nos concitoyens à se mobiliser contre les idéologies et la haine ».
L’union des organisations islamiques de France (UOIF) dans le Grand Est exprime « sa vive émotion et sa très forte indignation […] Nous condamnons avec force ces actes inqualifiables, qui présentent de fortes similitudes, tant au niveau des slogans que des symboles, avec les agissements criminels dont ont été victimes les communautés musulmanes de Strasbourg et sa région. »
Le président de la Grande mosquée de Strasbourg Said Aalla a condamné des « actes lâches et barbares ». « La communauté israélite peut compter sur le soutien de la Grande mosquée qui partage l’émotion et l’indignation des familles de celles et ceux qui ont vu les tombes de leurs proches profanées et souillées.»
L’union départementale CGT du Bas-Rhin a condamné la profanation en dénonçant « la persistance de l’antisémitisme dans un climat nauséabond d’identité nationale ».
L’assemblé parlementaire du Conseil de l’Europe fait part de sa « consternation ». « Nous en appelons de toute urgence à la mobilisation des gouvernements des états membres, des parlementaires et de l’ensemble des forces démocratiques des états civilisés afin qu’un terme soit mis avec une extrême énergie à de tels agissements contraires à tous les principes démocratiques proclamés par la Convention européenne des droits de l’homme ».
Schilik Ecologie exprime sa « vive émotion » et « assure les membres de la communauté israélite de [sa] profonde sympathie ». « Ces actes à caractère nazi sont odieux et méritent la réprobation de tous les responsables, des élus et des citoyens.»
Le Souvenir français a écrit au grand rabbin de Strasbourg pour lui faire part de sa « tristesse » et son « dégoût » face à un acte « odieux et lâche ». « Ces extrémistes visent particulièrement les victimes de la Shoah qui ont fait le sacrifice de leur vie pour que nous puissions vivre en liberté […], poursuit l’association. Cela démontre que, une fois de plus, tous ensemble, nous avons encore et toujours un combat à mener avec détermination pour éradiquer les démons du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie. »
L’adjoint au maire de Strasbourg Alain Jund, porte-parole des Verts Alsace, dénonce des « actes intolérables, indignes et inacceptables […] Le racisme sous toutes ses formes est une plaie qui décidément peine à se refermer. Le débat sur l’identité nationale est, de ce point de vue, générateur de cassure et de tension entre les habitants de ce pays alors que la République doit oeuvrer pour l’apaisement. »

Édition du Ven 29 jan. 2010