L’Alsace du 8 août a publié un papier sur l’accueil par des Normands de soldats de l’armée allemande, incorporés de force dans la sinistre division Das Reich, celle qui, entre autres crimes, a commis celui d’Oradour-sur-Glane.
Ce mardi 27 août les DNA prolongent l’information de l’Alsace qui a aussi fait l’objet d’un article dans le quotidien La Manche libre en août.
Malgré-nous
Un diplôme de reconnaissance. À ceux qui ont porté aide…
Contresigné par des élus alsaciens, un diplôme est désormais décerné à ceux qui ont aidé des malgré-nous à fuir l’armée allemande et un funeste sort. En Normandie, notamment.
« Dites-le bien : à l’époque, ces sauveurs ont couru un risque immense. Leur acte de courage a été énorme ». Lui qui remonte le fil de l’Histoire depuis si longtemps n’est pas du genre à se laisser déborder par les mots. Si est venue l’idée de témoigner aujourd’hui une reconnaissance morale, c’est bien que le temps n’a pas effacé la grandeur du geste.
Le conseiller général du Bas-Rhin Jean-Laurent Vonau a donc imaginé de dire « merci » à ceux qui ont aidé ou porté assistance à des incorporés de force dans leur fuite.
Double danger
Les présidents des trois collectivités alsaciennes ont souscrit à l’initiative : ils contresignent ce qui a pris la forme d’un diplôme, dont certains ont été remis cet été. Les premiers récipiendaires n’ont pas été choisis au hasard : ils sont normands. Grâce à l’affection particulière de Jean Bézard pour l’Alsace, son association baptisée Solidarité normande aux incorporés de force alsaciens mosellans (Snifam) a pu retrouver la trace de personnes ayant prêté main-forte à des malgré-nous envoyés sur le front de Normandie. De jeunes soldats qui, intégrés pour la plupart à la division Das Reich, étaient promis à la mort, comme le montra le sort de leur unité taillée en pièces.
Jean-Laurent Vonau dit son admiration : « La population locale qui a accepté de soustraire ces jeunes Alsaciens-Mosellans aux Waffen SS a couru un double danger : celui d’être identifiée par les Allemands et alors d’aller à la mort. Mais aussi celui d’être incomprise de voisins et, en portant secours à des soldats arrivés sous l’uniforme allemand, de passer pour des collaborateurs et des traîtres. Ces Normands ont fait confiance à ceux qui leur confiaient être eux-mêmes victimes du nazisme ».
Pour ces raisons entre autres, beaucoup de bons Samaritains sont restés très discrets : le travail d’identification de ces « justes » n’en a été rendu que plus ardu pour la Snifam. 61 cas ont néanmoins pu être certifiés.
« Il est important que soit reconnue, saluée l’action de ces personnes », affirme Jean-Laurent Vonau. Une centaine de cas d’évasion d’incorporés de force auraient été recensés, la plupart réalisées grâce à des sauveurs. Leur rendre hommage nominativement, c’est aussi rappeler que d’autres, que l’on ne connaîtra jamais, méritent d’être inclus dans ce travail de mémoire.
par dir, publiée le 27/08/2013 à 05:00
“Malgré-nous
”
ADAM Georges, un déserteur en Normandie
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