par Alain Gresh

Depuis combien de temps un responsable politique français n’avait-il évoqué Munich ? Harlem Désir, le premier secrétaire du Parti socialiste a osé : « Je ne voudrais pas que les mêmes qui recevaient M. (Bachar) Al-Assad un 14 juillet montrent aujourd’hui un esprit munichois face à ces atrocités. » Il faisait allusion à la visite en France du président syrien en 2008. La formule sur Munich s’est tellement banalisée — certains évoquaient même, à propos d’une décision du gouvernement sur le foulard, en 1989, « un Munich de l’école républicaine » ; plus éloigné de nous, mais plus significatif, Guy Mollet, un autre socialiste, l’utilisait pour justifier l’agression contre l’Egypte après la nationalisation de la compagnie du canal de Suez en 1956.

Cette formule permet de discréditer, sans beaucoup de risques, l’adversaire accusé de céder au fascisme, comme la France et le Royaume-Uni avaient reculé en 1938 devant Hitler. Elle permet aussi d’éviter tout débat sur des sujets importants et de réduire le champ de la controverse démocratique.

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