Communiqué de presse

Patrick Braouezec

lundi 25 janvier 2010

Le journaliste tunisien, Taoufik Ben Brik, emprisonné depuis le 26 novembre pour une période de six mois, vient de passer devant la Cour d’appel de Tunis pour “faits de violence, outrage public aux bonnes moeurs et dégradation volontaire de biens d’autrui”. Il risque cinq ans de prison.

Accusé par une femme d’affaires de 28 ans -absente lors de l’audience- d’avoir embouti sa voiture et de l’avoir insultée et battue, il affirme fort justement être victime d’un procès politique.

En fait, le gouvernement tunisien lui reproche des articles publiés dans le Nouvel Observateur et sur le site Mediapart.

Les libertés démocratiques se réduisent de plus en plus en Tunisie, ainsi il devient de plus en plus difficile aux journalistes de faire correctement leur travail. La Tunisie est, hélas, un Etat qui reste dans le club peu fréquentable des pays continuant à emprisonner les citoyens qui veulent faire entendre la voix des valeurs démocratiques.

Il est temps que le gouvernement français cesse de soutenir les politiques liberticides du président Ben Ali. La condamnation de Taoufik Ben Brik est inquiétante et montre à quel point la justice tunisienne est liée aux décisions du pouvoir.

Je suis solidaire de la lutte de Taoufik Ben Brick et le soutiens pleinement. Je suis heureux de voir que sa femme, Azza Zarrad, a décidé avec sa famille de suspendre la grève de la faim entamée depuis le 6 janvier.

Il faut demander, et il est urgent que la France joue pleinement son rôle dans cette démarche, la libération de Taoufik Ben Brik et Zouhair Makhlouf et la fin du harcèlement dont sont victimes les défenseurs des droits de l’Homme.

Le gouvernement français doit rappeler aux autorités tunisiennes leurs obligations à se conformer à leurs engagements internationaux et régionaux en respectant dont la liberté d’expression et la garantie de la liberté de l’information.