C’est un récit d’une violence inouïe. Celle de policiers en service s’acharnant contre un jeune de vingt ans. Trois mois après les faits, tout juste remis d’un traumatisme crânien et d’une fracture de la cheville, c’est comme émeutier qu’Alexandre C. doit être jugé ce mercredi par le tribunal de Versailles (Yvelines), où il comparaît pour «violence sans ITT» (interruption temporaire de travail) et «rébellion».
L’histoire se déroule à Trappes dans la nuit du 19 au 20 juillet dernier. La veille, le contrôle d’identité d’une femme voilée a dégénéré, les cités sont sous tension, la révolte gronde. Alexandre C. est «curieux». Avec un ami, ils viennent voir «l’émeute», un peu comme on va au spectacle. A 1h45, ils garent la voiture à quelques centaines de mètres du commissariat, où les violences entre habitants et policiers font déjà rage. En passant près d’un terrain vague, Alexandre est jeté à terre par «au moins cinq policiers» : «Ils m’ont mis des coups de matraques sur le visage et le dos. Puis, l’un d’entre eux m’a immobilisé la jambe gauche et deux autres tapaient à tour de rôle sur mon tibia. Après quinze coups, le plus gros des policiers a pris son élan et a sauté sur ma cheville. J’ai senti l’os craquer.»

“Tu vas mourir, fils de pute”

Pour Alexandre, le plus dur commence. «Ils m’ont mis debout, j’ai dit ‘Je ne peux pas marcher’. L’un a répondu : ‘Ca tombe bien, tu vas faire un petit footing’. Deux policiers m’ont tenu sous les aisselles et forcé à courir. Ma jambe gauche traînait par terre. Ils me jetaient, me relevaient, me refaisaient tomber.» Le tout ponctué par des insultes : «Tu vas mourir, fils de pute», «Tu vas payer pour tout le monde», «c’est ta soirée p’tit connard». Tous rejoignent alors une brigade à quelques centaines de mètres. Pas un d’entre eux ne moufte quand un agent lance à Alexandre : «T’es une ordure, tu vas t’asseoir à ta place», avant de le hisser sur une poubelle…

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