Pour mieux se prémunir contre les drames migratoires qui surviennent en Méditerranée, les chefs de la diplomatie européenne ont donné, mardi 22 octobre, leur feu vert à la création d’un nouveau système de surveillance des frontières de l’Union, baptisé Eurosur.
Ce système, qui doit théoriquement entrer en vigueur en décembre, a pour objectif de renforcer les contrôles aux frontières extérieures, terrestres et maritimes, de l’espace Schengen. Il instaurera en particulier un mécanisme permettant aux Etats membres, chargées de la surveillance des frontières, d’échanger des informations opérationnelles et de coopérer, avec un accent mis sur la prévention, selon les participants.
Une enveloppe annuelle de 35 millions d’euros pour Eurosur a été évoquée en commission parlementaire, dont 19 millions prélevés sur le budget de Frontex, l’agence de surveillance des frontières européennes.
“Eurosur deviendra l’un des outils essentiels dont dispose l’UE pour éviter, par exemple, des tragédies en mer telle que celles qui sont survenues récemment à proximité de l’île de Lampedusa”, ont affirmé les ministres européens…
UN DISPOSITIF EFFICACE ?
D’après les travaux de la Commission, Eurosur devrait :
“Dans un premier temps, se limiter à la Méditerranée, à l’Atlantique Sud pour les îles Canaries et à la mer Noire, et seconcentrer sur la sécurité intérieure, en mettant en relation les autorités chargées du contrôle aux frontières et les autres autorités intervenant dans la sécurité du domaine maritime (…) Ultérieurement, ce réseau intégré de systèmes de signalement et de surveillance pourrait être élargi à l’ensemble du domaine maritime de l’UE, pour couvrir non seulement des aspects frontaliers, mais aussi toutes les activités maritimes, telles que la sécurité maritime, la protection de l’environnement marin, le contrôle de la pêche et l’application de la réglementation”.
Cet enthousiasme est tempéré par des eurodéputés qui dénoncent le flou juridique concernant le sauvetage en mer de migrants illégaux. “Nous n’avons pas besoin d’un nouveau système de refoulement, mais d’un système de sauvetage en mer des migrants en détresse”, avait ainsi demandé l’eurodéputé verte allemande Franziska Keller au cours du débat au Parlement.
Ainsi, en Italie, des pêcheurs ont écopé d’une amende pour avoir secouru en mer des migrants en vertu d’une loi nationale sur l’immigration clandestine, dite loi Bossi-Fini. Or, le sauvetage en mer relève pour l’heure de la compétence des Etats membres.
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