Chaîne humaine : pour une autre politique migratoire !
En mars dernier, quelques mois avant le drame récent de Lampedusa, le Forum Social Mondial de Tunis a mis en avant une liste de 17 306 personnes mortes en essayant d’entrer dans la “forteresse Europe” ces 20 dernières années. Ces morts ne sont pas dues à la fatalité, ni aux passeurs voraces, ni aux pêcheurs indifférents. Elles sont le résultat d’une guerre que la “forteresse Europe” mène contre les migrants, par le biais de son agence de gestion des frontières extérieures, FRONTEX.
Une guerre ? Comment nommer autrement un système coordonné de surveillance qui depuis 2011 fait appel aux technologies de pointe pour militariser les frontières extérieures de l’Union Européenne afin de limiter le nombre d’immigrants que la misère et les persécutions poussent à quitter leur pays ? Comment appeler la collaboration imposée par l’Europe aux pays de transit des migrants afin qu’ils jouent le rôle de garde-chiournes et les dissuadent de prendre la route du Nord au prix d’ arrestations, mauvais traitements, séquestrations ?
Il est urgent d’agir au niveau européen en réaffirmant l’intangibilité du droit international : les pays membres de l’Union Européenne ont signé la Convention de Genève sur le statut des réfugiés. Seule une application effective de cette convention, notamment par la délivrance de visas, permettra d’éviter les drames en Méditerranée. L’Union Européenne ne doit pas confier la responsabilité des réfugiés (politiques, économiques ou climatiques) aux pays non-européens qui ne leur assurent aujourd’hui aucune protection effective. Cela pousse des personnes fuyant les conflits, comme les Syriens, à prendre la mer au péril de leur vie. Les investissements économiques et l’aide au développement aux pays du Sud de la Méditerranée ne doivent pas être conditionnés à la mise en place des dispositifs de contrôle de flux migratoires, mais s’inscrire dans une dynamique d’égal à égal. Les accords entre FRONTEX et les pays tiers doivent être validés par le Parlement Européen, ce qui n’est pas le cas actuellement. Une autre vision de la coopération avec les pays voisins au Sud de la Méditerranée doit être portée.
Ce changement de vision est urgent. Nous voulons une politique européenne d’asile et d’immigration basée sur le respect des droits des personnes migrantes plutôt que sur la répression. Nous militons pour une autre politique migratoire à travers la campagne FRONTEXIT et nous demandons aux Etats européens de ratifier la convention des Nations Unies pour la protection des droits des travailleurs migrants et de leurs familles.
Soyez le maillon essentiel au changement de la politique migratoire européenne !
« Le mercredi 20 novembre 2013 à 15h nous vous proposons de participer à une chaîne humaine entre l’arrêt de tram ’Droits de l’Homme’ et l’arrêt ’Parlement Européen’. Aidons les droits humains à rentrer au Parlement Européen et devenir l’essence de la politique migratoire. La participation de chacun d’entre vous compte ! »
Nous serons accompagnés par la liste de 17 306 personnes mortes en essayant d’entrer dans la “forteresse Europe”.
Cette action est réalisée dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale par un collectif d’associations, Teje Strasbourg, CCFD-Terre Solidaire, ATMF-67 Association des Travailleurs Maghrébins de France, La Cimade, Ingénieurs sans frontières (ISF), la Pastorale des migrants, les Voix Libres, l’Amsed, Oxfam Groupe Local Strasbourg, UDEES union des étudiants étrangers de Strasbourg, la CARES coordination des associations des résidents étrangers de Strasbourg, Colecosol Actualités : équitable, responsable & solidaire, MRAP
Nous comptons également avec la participation et le soutien de trois eurodéputés engagés sur la question des migrations : Marie-Christine Vergiat, Franziska Keller et Jürgen Klute.
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