Le devoir d’informer
On peut dévoiler le cancer d’une ministre, faire grincer les dents des dentistes, débattre de la prostitution, le plus vieux débat du monde, mais on n’a pas le droit de parler dans nos colonnes des difficultés et des mutations en cours dans la presse régionale, notamment en Alsace !
Pour éclairer la mutation en cours au sein de la presse régionale, nous avons voulu publier une interview réalisée avec un sociologue indépendant, Jean-Marie Charon, un expert des médias qui fait autorité en France et qui était de passage à Mulhouse pour un débat public sur « la pluralité de la presse ». La parution de cette interview n’a pas été autorisée par la direction de notre journal. « Cela pourrait déplaire à l’actionnaire », nous a-t-on expliqué. En fait, ce sujet est tabou…
Le devoir d’informer nous impose d’expliquer à nos lecteurs, aussi, les difficultés auxquelles leur journal doit faire face suite à l’émergence de nouveaux médias et les pistes envisagées pour sortir de la crise. C’est une question de crédibilité pour notre rédaction. Et cela d’autant plus que le rapprochement entre L’Alsace et les DNA est déjà bien visible, notamment par le contenu commun des pages d’informations générales réalisées par le bureau parisien de l’association de journaux contrôlée par le Crédit Mutuel. Par ailleurs, nos commerciaux démarchent, depuis des mois, les annonceurs avec les logos des deux journaux alsaciens sur leur carte de visite. Alors pourquoi se voiler la face, les lecteurs des deux journaux alsaciens ont le droit de savoir.
Le texte de cette interview « non autorisée » est-il subversif ? A vous de juger
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