La Fédération de Moselle de la Ligue des Droits de l’Homme exprime sa solidarité et apporte son soutien à Emmaüs Forbach après le jugement prononcé par le Tribunal Correctionnel de Sarreguemines.

Conformément à une décision de la Cour de Cassation, le Tribunal correctionnel de Sarreguemines n’a pas retenu le délit de « travail dissimulé » des compagnons à l’encontre de l’association Emmaüs de Forbach mais l’a condamné, avec sursis, à 5 000 euros d’amende pour avoir aidé des étrangers sans papiers à vivre dignement dans la communauté.
Malgré l’abrogation du délit de solidarité pouvant condamner toute personne ou structure venant en aide à des sans papiers, le Tribunal à prononcer une peine, considérée comme symbolique, envers Emmaüs Forbach qui accueille et propose une prise en charge en échange d’une acte de solidarité vers les plus démunis à toute personne quelle que soit son origine, sa culture et sa nationalité.

Il ne nous appartient pas de commenter cette décision de justice mais nous sommes en droit de nous interroger sur son sens et ses conséquences. C’est un signal fort lancé « au nom du peuple français » (puisque les décisions de justice sont rendues sur ce principe) à tous ceux, individus, associations et organisations agissant en vertu même des principes républicains de solidarité et de dignité exprimés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, ou en raison d’engagements philosophiques ou religieux, de venir en aide à ceux qui sont
victimes de toutes les formes d’oppressions, étrangers ou non, pour qu’ils reçoivent le soutien et les secours qui leurs sont nécessaires pour vivre dignement.

Nous vivons dans un climat social nauséeux, chacun en connaît les raisons. Elles sont principalement économiques. Malgré les dures leçons de l’histoire, l’étranger, ou présumé tel, si son physique ou sa culture est différente de la majorité, est désigné comme le bouc émissaire des malheurs pouvant s’abattre sur un pays. Cette opinion se trouve renforcée puisque ceux qui accueillent dans leurs structures ces personnes se trouvent condamnées pour avoir été en conformité avec leurs principes. Nous voyons bien qui va applaudir à cette décision.

La Ligue des droits de l’Homme sera toujours aux côtés de tous ceux qui agissent avec leurs convictions humanitaires pour permettre aux femmes et aux hommes d’où qu’ils viennent et quel que soit leur situation juridique de vivre dignement. Ce principe est fondateur de notre pacte républicain pour lequel des milliers de personnes ont manifesté le 30 novembre 2013.
A Metz le 3 décembre 2013