Salle pleine ce vendredi pour la conférence à Strasbourg de Said Bouamama, organisée par l’ATMF.
Invité pour parler des 30 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme, le sociologue a brillamment condensé tous les mécanismes développés pour construire un rapport de force, tant côtés des quartiers populaires que du pouvoir, dans un contexte de lutte des classes néocolonial. Son analyse claire et pertinente est des plus précieuses pour décoder et se garantir des méthodes mises en place par le pouvoir actuel, qui sont, pour beaucoup, de véritables copié-collé de celles d’il y a 30 ans.
Un grand merci à Said Bouamama pour cette grande bouffée d’oxygène.
La Marche de 1983 : revendications, acquis, bilans, héritages, perspectives…
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LE DÉBAT:
1/ – Comment ne pas participer à la domination de sa classe d’origine. Les processus établis par le pouvoir pour briser la solidarité de la classe dominée. Les méthodes du PS en 2013 sont les mêmes qu’en 1983… – La mémoire des luttes.
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2/ Le modèle français de nation appliqué aux colonies et aux peuples.
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3/ Le refus de vote. Politisation des quartiers et formes d’actions alternatives.
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4/ La contamination de la discrimination. L’intégration comme véhicule de toutes les oppressions.
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5/ Revendications politiques des quartiers populaires et rapports de force.
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6/ -Intégration et promotion sociale comme chantage et division de la solidarité de classe. La réussite instrumentalisée. -Quels leaders pour nos luttes?
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LA PÉTITION de soutien à Said Bouamama dont le procès commence mardi prochain:
Le rappeur Saïdou du groupe Z.E.P (Zone d’expression populaire) et le sociologue et militant Saïd Bouamama ont été mis en examen pour « injure publique » et « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence » sur une plainte de l’Agrif, un groupe d’extrême droite nostalgique de l’Algérie française. En cause, un ouvrage et une chanson du même nom, Nique la France, qui assènent en refrain :
« Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes paternalistes / Nique la France et son histoire impérialiste, ses murs, ses remparts et ses délires capitalistes. »
Comme des millions de gens à travers le globe ces dernières années, les deux auteurs ont attaqué le colonialisme et le système capitaliste et impérialiste. Comme beaucoup d’entre nous, ils dénoncent une idéologie toujours très en vogue : le racisme, sous ses formes les plus courantes mais aussi les plus décomplexées. Comme de nombreux habitants des quartiers populaires, ils ont crié leur colère contre les inégalités, les discriminations et la justice à double vitesse.
S’inscrivant dans une longue tradition pamphlétaire des artistes engagés en France contre l’État français, du « nation de porcs et de chiens » d’André Breton au « le temps que j’baise ma Marseillaise » de Léo Ferré en passant par le « je conchie l’armée française »d’Aragon ou le « votre République, moi j’la tringle » de Renaud, Saïdou et Saïd Bouamama ont choisi d’assumer leur « devoir d’insolence » afin d’interpeller et de faire entendre des opinions qui ont peu droit de cité au sein des grands canaux de diffusion médiatique.
Mais voilà, cela dépasse, choque et insupporte qu’une telle parole puisse être portée, d’autant plus quand elle l’est par ceux qui subissent en premier lieu les politiques racistes et antisociales. Lorsque des Noirs ou des Arabes font le choix de sortir de l’invisibilité et du mutisme afin de décrire la réalité telle qu’elle est – violente, inégale et destructrice – la droite extrême, l’extrême droite ou encore l’État s’emploient à tenter de convaincre l’opinion publique de l’illégitimité de ces discours.
NTM, Sniper, Ministère Amër, Mr. R, La Rumeur, Youssoupha ou Houria Bouteldja sont autant de rappeurs et militants attaqués ces dernières années pour des paroles jugées trop irrévérencieuses. Pourtant, tous n’ont fait que porter publiquement l’expression populaire du rejet des discriminations et de la stigmatisation des quartiers populaires, des Noirs, arabes et musulmans.
En signant cette pétition, nous exigeons que les poursuites contre Saïdou et Saïd Bouamama soient abandonnées. D’accord ou pas d’accord avec les propos et les formulations incriminés, nous défendons leur droit de les tenir. L’extrême droite veut interdire le droit de chanter la révolte, imposons le droit de l’exprimer sans entraves.
Comité de soutien Devoir d’insolence
Ils ont déjà signé :
La Rumeur, Youssoupha, Casey, Zebda, Scred Connexion, Rachid Taha, Mathieu Kassovitz, Amazigh Kateb, Les Ogres de Barback, La Rue Kétanou, Guizmo (Tryo), Imhotep (IAM), Les Ramoneurs de Menhirs, HK et les Saltimbanks, La Compagnie Jolie Môme, Dub Inc, Elli Medeiros, Archie Shepp, Slimane Dazi, Axiom, Oai Star, Maitre Madj,Première Ligne (Skalpel, E.One et Akye), Siné, Raphaël Confiant, Judith Butler, Rokhaya Diallo, Pascal Blanchard, Eric Fassin, Laurent Levy, Pierre Tevanian, Christine Delphy, Elie Domota, Olivier Besancenot, Houria Bouteldja, Eva Joly, Noel Mamère, Sergio Cornado, Hervé Poly, Xavier Mathieu, Clémentine Autain, Malsa Garcin.
SIGNER LA PÉTITION: http://petition.lesinrocks.com/devoirdinsolence/
Pour nous rejoindre et agir : devoirdinsolence@gmail.com
Page Facebook: https://www.facebook.com/devoirdinsolence
Site internet: www.zep-site.com
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