Lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, à Nantes, un de nos journalistes a été blessé par l’explosion d’une grenade lancée par la police. Cet épisode témoigne de l’utilisation fréquente des armes anti-émeutes hors du cadre légal, ce qui provoque des blessures graves. Après avoir relaté d’autres évènements où de telles blessures avait été constatées sur des manifestants, et alors que l’un d’entre eux a perdu un oeil pendant la manifestation ; il a fallut qu’un membre de notre équipe y passe également pour pouvoir vous le raconter aujourd’hui … Et nous avons finalement décidé de porter plainte.
En analysant image par image la séquence de l’explosion, on se rend compte que l’engin qui explose au pied du journaliste n’est pas une grenade assourdissante, mais une grenade de « désencerclement » (autrement appelée « Dispositif Balistique de Dispersion » ou DBD). C’est une grenade explosive qui contient 12 à 18 fragments de plastique dur, en plus de sa douille en métal, projetés dans un rayon de 15m autour de l’explosion (des fragments qui sont encore capables de briser une vitre à cette distance). Le problème c’est que cette « arme de guerre» n’est pas censée être utilisée « offensivement », mais uniquement dans des situations « d’encerclement » qui nécessitent un acte « défensif » de la part de la police. En l’occurrence, les CRS étaient ici en ligne à plus de 20m, protégés par un canon à eau : il n’étaient donc absolument pas encerclés, et encore moins au contact des manifestants. Normalement, si la police avait respecté la procédure légale : de telles grenades n’auraient jamais dû être employées pendant toute la durée de la manifestation.
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