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Rroms de la Bourse du Travail de Lille: le préfet transforme l’hébergement d’urgence en centre de rétention !

Le 10 janvier dernier, les familles Rroms du parking P4 de 4 Cantons quittaient la bourse du travail de Lille.
Après 70 jours de lutte, la justice avait en effet reconnu la situation d’urgence dans laquelle se trouvaient les familles et condamné le préfet Dominique Bur à reloger celles ci.

Malheureusement, la semaine du départ des familles fut également celle des OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Francais) : quelques jours après l’arrivée des Rroms dans leurs nouveaux logements, la police est venue signifier a une cinquantaine d’entre eux qu’ils étaient une charge financière trop lourde pour l’état français et qu’ils devraient pour cette raison retourner dans leur pays d’origine sous quelques semaines.

Cette procédure lancée par le préfet marque sa volonté de prendre une revanche sur la décision des tribunaux, mais aussi d’écraser la dynamique revendicative qui s’est construite avec et autour de ces familles Rroms en les éloignant du territoire français.
La préfecture limiterait également les dépenses auxquelles l’ont contraint les décisions de justice en l’enjoignant à appliquer le droit au logement des personnes Rroms.

Un recours a été déposé par l’avocate des familles sous l’impulsion de Solidaires, recours qui sera examiné au Tribunal Administratif d’ici quelques mois.

Hier au matin, le préfet a une nouvelle fois démontré son attachement a la dignité humaine en tentant de transformer les logements des Rroms en simili centre de rétention : la police est venue porter aux familles concernées par l’OQTF une lettre les assignant a résidence (interdiction de quitter l’arrondissement) et les obligeant a aller pointer une fois par jour au commissariat central de la ville la plus proche, sachant que presque aucun adulte ne possède de voiture, et qu’il leur est pratiquement impossible de payer les transports en commun. Les logements sont également trop éloignés du centre ville pour qu’ils puissent se rendre au commissariat à pied.

Les sanctions si les familles ne se plient pas à cette décision sont lourdes : il s’agit en effet d’une infraction pénale ajoutée au casier judiciaire, pouvant les mener en garde a vue et les rendant passible de prison, d’amendes…

Cette décision casse également les démarches entreprises par les familles pour organiser leur vie sur place (soins médicaux, scolarisation, recherche d’emploi, …)

Dans ces circonstances, nous estimons qu’il est nécessaire de relancer la mobilisation politique en parallèle de la bataille juridique afin de faire comprendre au préfet qu’il ne se débarrassera pas des Rroms et qu’il existe toujours un fort réseau de solidarité autour de ces familles. Nous devons réagir aux mesures honteuses prises par la préfecture!