Les bibliothèques municipales parisiennes traversent une grave crise. Les baisses continuelles de moyens (effectifs, budget…) conduisent non seulement à une dégradation spectaculaire des conditions de travail mais également une dégradation sans précédent du service public, illustré notamment par des réductions des horaires d’ouverture. Aucun établissement n’est épargné.
Mais c’est maintenant l’essence même du réseau des bibliothèques parisiennes qui est menacée avec la suppression des sections discothèques, du SDE ou à terme des petites bibliothèques de quartier.
Ainsi le programme de suppression de nombreuses sections discothèques a-t-il été annoncé par l’administration, alors que ce projet ne faisait pas partie, nous semble-t-il, du programme électoral porté par Monsieur Julliard. Cette perspective se fait contre les personnels qui s’occupent de la musique dans les bibliothèques et n’est pas plus un souhait des parisiens.
Mais ce n’est pas le seul coup bas porté au réseau, car désormais se profile le projet de fermeture du Service du Document et des Echanges (SDE). La disparition de ce service (anciennement le Service Technique des Bibliothèques, un modèle reconnu par toute la profession) va, si elle se réalise, ajouter une nouvelle charge de travail dans des établissements qui subissent déjà des coupes sombres. Non seulement les personnels du SDE s’élèvent contre ce projet mais les collègues du réseau ne pourront pas le supporter.
Prochaine étape si cette politique est maintenue : la fermeture de petits établissements. « Dans votre quartier quel service sera restreint voire supprimé ? Quelle bibliothèque devra réduire ses horaires ou sera complètement fermée ? » C’est la question qui est posée aux parisiens et à nos élus.
Pendant ce temps là, à la médiathèque Marguerite Duras, va se dérouler une réunion qui risque d’être des plus baroques. L’administration convoque l’ensemble des chefs d’établissement pour un séminaire de bourrage de crâne. Alors que les bibliothèques prennent l’eau de toutes parts, l’administration, auto satisfaite comme toujours, compte seulement parler « de la place au numérique, des services innovants et, provocation, proposer des horaires plus adaptés au mode de vie des Parisiens ». L’ordre du jour est tellement ahurissant que les responsables des bibliothèques parisiennes d’établissement vont plutôt relayer la colère de leurs équipes.
Jusqu’où va aller ce délire ? Quel avenir se prépare pour nos métiers ? Peut-on faire évoluer les bibliothèques sans –voire contre- l’avis des bibliothécaires ?
Les projets que nous préparent la mairie de Paris ne nous conviennent pas, c’est pour quoi l’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SUPAP, UCP et UNSA appellent tous les personnels à se mettre en grève le vendredi 13 juin 2014 avec une manifestation à 9h à la bibliothèque Marguerite Duras, 115 rue de Bagnolet (XXe). Le séminaire risque d’être très animé.
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