L’association israélienne Hotline pour les réfugiés et migrants, avec laquelle La Cimade est en contact depuis sa mission en février 2014, vient de publier le rapport D’une prison à l’autre, qui met l’accent sur la situation dramatique des demandeurs d’asile enfermés dans le camp de Holot, immense « prison ouverte » de 2500 places dans le désert du Néguev où une grève vient d’ éclater le 14 juin.
Depuis la loi dite « anti-infiltration » de janvier 2012, et en vertu d’un amendement de décembre 2013, les demandeurs d’asile interpellés sur le territoire israélien sont placés en détention pendant une période d’un an, avant d’être envoyés dans le centre de Holot. Ils y sont enfermés de manière indéfinie en attendant leur départ « volontaire », et ce sans aucun recours. Provenant majoritairement d’Érythrée et du Soudan, ces personnes n’ont aucune possibilité de déposer une demande d’asile car ils proviennent de pays dits « hostiles à Israël ».
Pour protester contre leur détention sans limite dans des conditions où ils n’ont accès à aucun droit, même les plus fondamentaux comme la nourriture ou la santé,les grévistes ont arrêté de prendre part aux appels obligatoires qui ont lieu trois fois par jour et aux travaux autour du camp pour lesquels ils sont payés la moitié du salaire minimal israélien. En rétorsion, une retenue est appliquée sur l’allocation mensuelle qui leur permet d’acheter un complément de nourriture et de se déplacer pour les examens médicaux. Aucun service médical n’est en effet assuré dans le camp, dans lequel sont enfermés hommes, femmes et enfants dont beaucoup ont subi des tortures et traumatismes dans leur pays.Avec cette action, ils cherchent à faire savoir à l’opinion publique le sort insupportable que leur fait subir la politique du gouvernement israélien.
La Cimade exprime sa solidarité avec leur lutte courageuse et apporte son soutien à l’association Hotline dans son combat sans relâche pour la défense des droits des migrants, demandeurs d’asile et réfugiés en Israël. Elle appelle à une mobilisation internationale pour dénoncer les violations des droits fondamentaux des exilés par le gouvernement israélien et pour demander qu’il respecte les obligations internationales auxquelles l’Etat d’Israël est tenu.
Le rapport D’une prison à l’autre, en anglais uniquement, est téléchargeable ici.
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