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28 juin 2014, centenaire de l’attentat de Sarajevo
Le 26 juin 2014, les dirigeants de l’Union européenne sont réunis en Belgique pour un Conseil européen, ce qui n’a rien
d’extraordinaire. Le lieu de cette réunion n’est pas à Bruxelles, mais à Ypres, à une centaine de kilomètres. Ce lieu a été choisi en
mémoire des combats de la Grande Guerre qui y eurent lieu entre 1915 et 1917.
Les millions de morts du front ouest, en France et en Belgique, ne doivent pas nous faire oublier que cette première guerre mondiale a été
déclenchée par un fait divers à près de 2000 kilomètres, un 28juin 1914 : l’assassinat de l’héritier du trône de l’Autriche-Hongrie, à
Sarajevo, en Bosnie.
A l’époque, la « double monarchie », l’empire d’Autriche-Hongrie, était un État parmi les plus vastes et les plus peuplés d’Europe,
avec une vie intellectuelle intense, et de nombreux scientifiques, écrivains, musiciens…. Gregor Mendel, le fondateur de la génétique, y
avait vécu, de même que Sigmund Freud, Bedrich Smetana ou la famille Strauss.
Pourtant, cet empire était fragile, en particulier à cause de la diversité des langues. La langue officielle de l’administration était
l’allemand, mais les personnes de langue allemande ne constituaient qu’une minorité des habitants. L’autre langue majeure était le
hongrois, mais près de la moitié des habitants parlaient une langue slave : tchèque, slovaque, croate, etc.
Cette diversité des peuples coexistant dans un même État était la cause de la faiblesse de l’État en question, faiblesse militaire, mais aussi
faiblesse politique. L’attentat qui a coûté la vie à l’archiduc François-Ferdinand a été réalisé par des personnes voulant la séparation des
peuples slaves par rapport au gouvernement central, et d’autres tendances séparatistes étaient à l’oeuvre dans d’autres régions de
l’empire : les peuples ne se reconnaissaient pas dans le gouvernement central.
L’empire d’Autriche-Hongrie n’a pas résisté à la crise majeure qu’a été la Grande Guerre.
Dans une certaine mesure, la situation actuelle de l’Union européenne lui est semblable. Les dernières élections du 26 mai dernier ont
montré que les peuples européens se défient de l’administration centrale bruxelloise, qui parle anglais, une langue étrangère à la majorité
d’entre eux.
Malgré ses 500 millions d’habitants, parmi les plus riches de la planète, l’Union européenne est une structure très fragile. Le débat
démocratique est impossible à l’échelle de l’Union européenne, parce qu’il n’y a pas de langue commune pour que tous les européens
puissent parler entre eux et débattre de leur avenir.
L’administration centrale fonctionne en anglais, sans pouvoir échanger avec ses administrés de base. Les sites web de la Commission
européenne sont très majoritairement en anglais, ce qui empêche les rétroactions nécessaires à tout système stable. Les citoyens ne
comprennent pas l’administration bruxelloise, qui ne comprend pas les citoyens.
Europe-Démocratie-Espéranto est un mouvement au niveau de l’ensemble de l’Union européenne. Grâce à la langue internationale
Espéranto, les débats sont possibles entre européens de langues différentes, de façon équitable. Nous continuerons à oeuvrer pour un
véritable débat démocratique européen, condition nécessaire à la construction d’un peuple européen, pour que l’Union européenne soit
moins fragile que l’Autriche-Hongrie de 1914.
Pierre DIEUMEGARD, secrétaire de Europe-Démocratie-Espéranto (France)
tél 06 65 778 668
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