Abbès Benharrat, l’organisateur de la déclinaison strasbourgeoise de la Journée sans immigrés, n’avait jamais milité dans une association ou un parti. C’est le débat sur l’identité nationale et les « dérapages de nombreux hommes politiques » qui ont fini par faire déborder le vase.
« Les propos de Brice Hortefeux sur les Auvergnats, de Nadine Morano sur les musulmans [tous deux UMP, ndlr], de Manuel Valls [PS, ndlr] sur le marché d’Evry, m’ont exaspéré au plus haut point. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose », se souvient cet employé de la Poste de 48 ans.
Abbès Benharrat se joint alors à la Journée sans immigrés, un mouvement non partisan appelant les « immigrés, descendants d’immigrés et citoyens solidaires » à ne pas travailler et à ne pas consommer ce 1er mars (*) pour démontrer, par la négative, l’apport de l’immigration.
« Cette journée a aussi pour objectif de valoriser les apports de l’immigration passée, présente et future. Histoire d’en finir avec les amalgames immigration-délinquance », complète Abbès, né en France d’un père arrivé dans les années 50 pour travailler dans la sidérurgie lorraine.
La page Journée sans immigrés-Strasbourg créée sur Facebook il y a quelques semaines avait hier près de 200 fans. Au total, près de 70 ont participé au rassemblement organisé entre midi et deux place Broglie.
« On fera mieux l’an prochain en préparant la journée plus en amont et en nous associant aux autres associations et aux syndicats », assure Mustapha El Hamdani, coordinateur de l’association Calima (Coordination alsacienne de l’immigration maghrébine).
La manifestation parisienne a rassemblé, selon l’AFP, plusieurs centaines de personnes.