Le groupe Bouygues sera jugé pour travail illégal
08 juillet 2014 | Par Pascale Pascariello
Bouygues est renvoyé en octobre devant le tribunal correctionnel de Cherbourg. Le groupe est poursuivi pour avoir employé illégalement près de 500 ouvriers polonais et roumains, via deux sociétés, sur le chantier du réacteur nucléaire EPR à Flamanville. Les rapports des enquêteurs révèlent l’existence d’un système très organisé de prêt illicite de main-d’œuvre, contournant toutes les règles sociales.
Avec quatre années de retard et un surcoût de plus de 5 milliards d’euros (8,5 milliards au lieu des 3,3 initialement estimés), on savait que le chantier de l’EPR, ce réacteur de troisième génération construit à Flamanville (Manche), était loin d’être la vitrine du renouveau nucléaire français tant escomptée par EDF. Mais voilà bien pire : Flamanville est devenu le « laboratoire européen du travail illégal », selon l’expression d’un inspecteur de l’Autorité de sûreté nucléaire.
Déjà condamné le 8 avril à une amende de 75 000 euros pour homicide involontaire, concernant le décès d’un ouvrier survenu le 24 janvier 2011 sur le chantier, en tant que responsable de la sécurité du génie civil, le groupe Bouygues va repasser devant le tribunal correctionnel de Cherbourg les 21, 22 et 23 octobre prochains.
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