Israël intensifie les bombardements sur la Bande de Gaza et menace avec une invasion terrestre.
Une cinquantaine des personnes se rassemblaient lundi dernier au centre de la ville de Gaza et allumaient des bougies sur la place du Soldat Inconnu en solidarité avec Mohamed Abu-Khader, le jeune palestinien brûlé par des colons israéliens, et tous ceux qui suivissent des représailles de Cisjordanie. Dans les dernières semaines se sont produit des affrontements entre palestiniens et l’armée israélienne en protestation à la campagne d’arrestations et répression massive qu’Israël a commencé après la disparition des trois jeunes israéliens. Le contexte de réconciliation entre les partis majoritaires palestiniens, Hamas, gouvernant sur la Bande de Gaza, et le Fatah, leader de l’Autorité Palestinienne se laissent entrevoir en arrière plan.
Pendant qu’à Gaza continuent les bombardements sélectifs par les F16 israéliens, les détentions se multiplient en Cisjordanie après de retrouver les trois israéliens morts, même si aucune faction palestinienne a revendiqué ce meurtre. Le nombre de palestiniens incarcérés pendant les dernières semaines dépasse les 850, et environ 132 d’entre eux sont des anciens prisonniers libérés lors de l’échange pour le soldat Shalit. À Gaza, sont beaucoup les manifestations en solidarité convoquées par tous les partis politiques pour dénoncer l’escalade de violence qu’Israël mène sur la Bande de Gaza et Cisjordanie. Au même moment, s’intensifient les roquets lancés par la résistance depuis vers Israël.
Vers deux heures du mardi commençait l’opération militaire contre la Bande de Gaza qu’Israël a appelé « Bordure Protectrice ». Plusieurs zones de Gaza ont été bombardés laissant plus d’une trentaine de victimes mortelles dont sept enfants. La maison de la famille al-Kawara, à Khan Younes, a été bombardée par l’armée israélienne tuant un adulte et six enfants. L’Autorité Palestinienne a conseillée aux citoyens de Gaza de ne pas se déplacer en moto ni dans les populaires « toc-toc ». Trois véhicules, une voiture, une moto et un « toc-toc » ont été le cible des projectiles lancés par des drones pendant l’après midi de mardi, tuant huit personnes, parmi eux, un enfant qui voyageait avec son père dans le quartier de Shaya’aia. Au nord de la Bande, à Beit Hanun, cinq membres de la famille Hamad ont été tués laissant comme seul survivant un enfant de six ans, après le bombardement de leur logement.
Les bombardements se sont intensifiés la nuit dernière, surtout au sud de la Bande de Gaza et à Khan Younes, même si toute Gaza suivit systématiquement des bombardements dans les bâtiments et les logements dans les villes et sur les champs vides. À l’Hôpital Nasser de Khan Younes arrivait vers 23h cinq ambulances avec des enfants blessés. Selon des témoins présentiels, un parc de la ville a été attaqué. Plusieurs familles s’y promenaient après l’Iftar de Ramadan.
Le porte-parole du Ministère de Santé de Gaza, le Dr. Assraf Qudra, a déclaré à l’Hôpital de Shifa le plus grand de la Bande de Gaza, qu’ils ne disposent pas de stocks de matériaux de chirurgie pour soigner les patients plus de trois jours si le rythme de blessés continue à augmenter. Seulement aujourd’hui, le premier jour de l’opération « Bordure protectrice » 140 personnes ont été bléssés. Les hôpitaux souffrent d’une manque de matériaux sanitaires et des médicaments comme conséquence du blocus qui étouffe la Bande de Gaza depuis 2006. Égypte maintient la frontière de Rafah fermée et empêche que des marchandises et les personnes puissent rentrer ou sortir de Gaza. D’autre côté, Israël contrôle le pas frontalier d’Eretz au nord et décide les produits qui peuvent sortir ou rentrer.
En ce moment, Israël menace et alerte qu’une opération terrestre sur Gaza est possible dans les prochains jours. Néanmoins, cette annonce sert à calmer la majorité de la population israélienne qui demande sans cesse une intervention massive pour exercer un châtiment collectif sur les Palestiniens. Dans les dernières semaines, plusieurs manifestations ont eu lieu et des pages de Facebook se sont popularisé demandant la « mort aux arabes ». Une invasion terrestre augmenterai énormément le nombre de victimes palestiniennes et mettrait en risque les effectifs de l’armée israélienne, c’est pour cela que cette option est étudiée avec précaution par Israël qui analyse la capacité réelle de riposte par part de la résistance palestinienne.
Vingt-quatre heures après le rassemblement au centre de Gaza en solidarité avec les Palestiniens de Cisjordanie, les Palestiniens de Cisjordanie se manifestent à Ramallah pour dénoncer les attaques et l’opération militaire qu’Israël mène sur la Bande de Gaza. Ce deux parties du territoire palestinien semblent aujourd’hui beaucoup plus unies et luttent ensemble contre les agressions systématiques qu’Israël mène contre le peuple palestinien.
Brigades de solidarité internationale Unadikum
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