“Tout le monde déteste la police”…
Témoignage :
Nous étions, mon mari et moi en train de faire nos achats à la Biocoop quand les premières lacrymogènes ont été lancées, vers 16h. Le magasin à fermer ses portes et le caissiers nous a fait sortir par la porte de derrière (rue des 7 troubadours). Arrivés sur le Boulevard Carnot, beaucoup de passants et “badauds” comme nous avons commencé à s’attrouper. Une centaine de personnes, peut être 150 au plus.
Constatant que les manifestants étaient bloqués (pris en sandwich) dans les allées Jean Jaurès et excessivement gazées, quelques personnes ont commencés à s’indigner et à lâcher de petites phrases de mécontentement : “votre métier c’est de protéger et d’assurer la sécurité, pas de réprimer les gens!” “vous êtes en train de les asphyxier” “c’est à Auswitch qu’on gazait les gens!” etc.
Mon mari est photographe de métier, il a toujours un peu de matériel dans son sac, alors nous avons décidé de rester pour filmer l’évènement.
Puis quelqu’un a crié “laissez-les sortir”, et tout le monde a repris en coeur en tapant dans les mains. Une sorte de mini-manifestation spontanée était née! Au bout de 30 minutes environ de protestations pacifiques, 2 camions de CRS et un camion “canon à eau” sont arrivés dans notre dos.
Parmi les passants attroupés, il y avait aussi quelques manifestants qui n’avaient pas été coincé dans les allées, car ils se sont mis devant le camion pacifiquement. 5 CRS sont sortis, matraque et bonbonne lacrymogène à la main. Ils n’ont pas eu à s’en servir, car personne n’a géné leur action (qui été, je suppose, de conduire le canon à eau sur les allées). Cependant, aucun policier/gendarme/CRS n’a expliqué ou demandé à la foule de s’écarter pour laisser passer les camions derrière nous (camions qui étaient à l’arrêt), ils nous l’ont fait “comprendre” en fonçant/forçant avec un camion dans la foule…. (c’est ce qu’on voit dans la vidéo)
Les gens ont alors protesté verbalement, ont hué l’action de la police, mais sont restés pacifique tout en continuant à scander “laissez-les sortir” ou “la police avec nous”. (Le “tout le monde déteste la police” est scandé par les manifestants en face).
Après ça, la foule s’est écarté pour laisser passer le canon à eau, sous des applaudissements plutôt “indignés” qu'”encourageants”. Nous sommes repartis vers 17h et avons traversé le centre-ville (direction Esquirol/Carmes/Palais de Justice), où tout était calme. Nous n’avons pas vu de policiers. Je suppose que quand des groupes minoritaires de casseurs ont atteints le centre-ville plus tard, les forces de l’ordre n’etaient pas en place pour les arrêter avant qu’ils ne cassent…. ils leur ont donc “courru après” … c’est regrettable.We were, my husband and I, doing our shopping when the first teargas were launched. So the store closed its doors and the cashiers let us go out by the back door. When we arrived on the Boulevard, many bystanders and “onlookers” like us, started to get outraged. We were a hundred people, maybe 150 at most.
Seeing that the protesters were blocked (sandwiched) in the Allée Jean Jaurès and overly gassed, some people began to be indignant and released some phrase of discontent: “Your job is to protect and ensure the safety, not to punish people! ” “You’re trying to asphyxiate them” “it was in Auswitch that they gassed people!” etc.
My husband is a photographer, he always carries some equipment in his bag, so we decided to stay and film the event.
Then someone said “let them out”, and everyone resumed “let them out” clapping in its hands. A sort of spontaneous mini-protest was born! After about 30 min of peaceful protest, 2 trucks of riot police and a truck-mounted water cannon arrived behind us.
Among the bystanders, there were also a few protesters (from the initial protest against the dam project and to denonce police brutality that lead to the death of a young botanist), they went in front of the trucks peacefully. 5 riot policemen came with batons and teargas canister. They haven’t had to use it because none of us disturbed their action (which was, I suppose, to drive the water cannon on the Allée Jean Jaurès). However, no policemen asked the crowd to split to let pass by the trucks, they instead get us to understand it by rushing in / forcing with another truck in the crowd. (this is what we see in the video)
People then verbally protested, booed the police action, but remained peaceful while continuing to chant “let them out” or “the police with us.” (The “everybody hates the police” is chanted by the demonstrators in front).
After that, the crowd moved away to let the trucks go by, accompanied by a “cynical applause”. On the way home, we crossed the city center, all was quiet. We did not see any policemen. I guess when minority vandals groups reached the city center later, there was little or no police to stop them before they break …. this is regrettable.
Le plateau de Millevaches appelle à bloquer les… par plateau1000vaches
Au bord du plateau de Millevaches, une petite centaine de personnes s’est livrée à ce qui semble vouloir être le coup d’envoi d’une campagne. Précédés de la banderole “A la niche les cognes” et suivi d’une autre “Désarmons la police”, ils se sont déplacés du centre d’Eymoutiers jusqu’à la gendarmerie locale, aux grilles de laquelle ils ont accroché leurs calicots. Des individus non identifiés en ont profité pour bloquer les entrées de la gendarmerie avec des chaînes et des cadenas. Un tract a été distribué, qui commençait ainsi:
“Considérant que manifester ne doit pas consister à défiler dans des rues policées, mais à faire plier les gouvernants par les moyens adéquats;
Considérant que ce n’est pas à ceux qui organisent une répression meurtrière de définir ce qu’est “la violence” en pointant du doigt quelques vitrines cassées”
Et se terminait par cette déclaration:
“Nous assemblée populaire du plateau de Millevaches, appelons tout un chacun dans les jours qui viennent à se rendre en masse devant les commissariats, gendarmeries et casernes afin d’y bloquer par tous les moyens nécessaires – piquets, soudures, cadenas, murets, etc. – la sortie des uniformes globalement inutiles, malfaisants et régulièrement assassins qui les peuplent.”
Précisons que plusieurs gendarmeries de la région auraient été aussi cadenassées le même jour à l’aube.
http://quadruppani.blogspot.de/2014/11/a-la-niche-les-cognes-vie-sociale.html
Considérant que manifester ne doit pas consister à simplement défiler dans des rues policées, mais bien à faire plier les gouvernants par les moyens adéquats;
Considérant que ce n’est pas à ceux qui organisent une répression meurtrière de définir ce qu’est “la violence” en pointant du doigt quelques vitrines brisées;
Considérant que les prétendues “force de l’ordre” ont reçu les armes et les consignes à même de briser tout ce qui ne serait pas un défilé policé;
Considérant que depuis des années maintenant, elles appliquent une doctrine de maintient de l’ordre consistant à blesser, éborgner, larder la chair des manifestants d’éclats de métal, et cela à dessein;
Considérant qu’un telle stratégie – “en blesser un pour en effrayer cent” – vise essentiellement à dissuader quiconque de manifester, à établir comme normal le fait que désobéir puisse se payer d’un oeil, d’un nez, d’une mâchoire, voire désormais d’une vie;
Considérant que la mort de Rémi Fraisse n’est en effet pas le fruit d’une bavure, mais la conséquence logique d’une telle stratégie;
Considérant au demeurant que la plus haute hiérarchie de la gendarmerie soutient en tout point la tactique de harcèlement expérimentée sur les opposants depuis des mois au Testet ainsi que l’emploi à leur encontre d'”armes non-létales” qui tuent pourtant, et justifient tout cela au motif que ceux-ci seraient “violents”;
Considérant que même après le meutre au Testet, les forces de l’ordre ont continué à utiliser des armes similaires à celle qui a causé la mort de Rémi, comme en témoignent les manifestants attaqués ou blessés par des grenades offensives ou des grenades de désencerclement ce samedi 1 novembre à Nantes et à Toulouse;
Considérant qu’il est plausible que de tels évènements puissent se reproduire;
Considérant que la stratégie de communication cyniquement mise en oeuvre par le gouvernement dans de telles occasions consiste d’une part à contrôler la circulation des informations afin de contenir l’émotion populaire, d’autre part à mettre en cause de “petits groupes organisés d’émeutiers” là même où c’est toute la population qui, par sa présence résolue, appuie l’émeute;
Considérant que ce n’est bien évidemment pas les émeutiers qui sont complétement isolé de la population, mais bel et bien le gouvernement et sa police,
Considérant que cette stratégie de communication est à la fois grossière et constante dans sa grossièreté, et qu’elle a assez duré;
Considérant que les forces de police n’ont de légitimité que celle de l’ordre politique qu’elles conspirent à maintenir;
Considérant en l’espèce que le présent ordre politique n’a lui-même plus un gramme de légitimité, et que par voie de conséquences les forces de police non plus;
Considérant qu’à peu près tout le monde déteste la police (y compris les policiers eux-mêmes);
Considérant que la gendarmerie est partout comme un corps étranger qu’il convient d’extirper de la population;
Considérant enfin que ces gens sont armés et dangereux, et qu’ils sont finalement assimilables à une milice au service d’intérêts tout autres que ceux du peuple;
Considérant que l’humanité a vécu sans police pendant assez de siècles et en assez de lieux pour trouver en elle toutes les ressources d’une vie débarassée de pareille verrue;
Considérant que nous sommes bien assez grands pour trancher nos conflits et penser nos façons de vivre par nous mêmes;
Nous, assemblée populaire du plateau de Millevaches, appelons tous et chacun dans les jours qui viennent à se rendre en masse devant les commissariats, gendarmerie et casernes afin d’y bloquer par tous les moyens nécessaires – piquets, soudure, cadenas, murets, etc. – la sortie des uniformes globalement inutiles, malfaisants et régulièrement assassins qui les peuplent.
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