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Déjà interdit (de fait) à la Maison des Associations de la place Garibaldi il y a deux ans, c’est là où nous nous y attendions le moins que Shlomo Sand est censuré aujourd’hui : à l’Université!

L’UNIA (Université de Nice Inter-Âge) avait programmé pour le mercredi 19 novembre, une conférence intitulée “Actualité du conflit Israélo-Palestinien”, organisée et animée par Yvan Gastaut (Professeur d’histoire contemporaine) avec, en invité, Shlomo Sand, Professeur à l’Université de Tel Aviv.
Nous apprenions, le 6, que cette conférence était annulée, sans aucune explication.

Que s’était-il passé? Un problème technique au CUM? Un Intervenant souffrant ou retenu par ailleurs?

Non!
Par un simple courriel daté du 2 novembre (toutes les citations proviennent de ce document), M. Roger Guedj, professeur émérite de l’université de Nice Sophia-Antipolis, mettait en garde “les instances” de l’UNIA contre l’invitation “d’un historien contestable et contesté sur un sujet particulièrement sensible lié au conflit israélo-palestinien” et qui “remet en cause la création de l’état d’Israël”.
L’université ne serait-elle pas le lieu de la controverse et du débat? Las! M. Guedj tranchait, péremptoire, “les conférences sur des sujets d’actualité doivent faire l’objet d’un consensus…”. En conclusion il “souhait[ait] qu’elle soit reportée en attendant que son opportunité soit discutée par nos instances”.
Le consensus se fit rapidement à L’UNIA… qui s’exécuta et annula.

Deux professeurs de l’Université de Nice, alertés, ont immédiatement exprimés leur indignation :
Jean-Marc Lévy-Leblond (extraits) : “Les thèses de S. Sand sont certes discutées, mais cela ne fait nullement de lui un historien discutable, sa position académique en témoigne assez… Non, Sand ne remet nullement en cause l’existence de l’Etat d’Israël, dont il est d’ailleurs citoyen… L’UNIA a vocation à développer (plutôt que dispenser…) la culture, dans la convivialité je le souhaite, mais dans l’harmonie je n’y crois guère, tant une culture n’est vivante que par et dans les confrontations”.
André Tosel (extraits) : “Je connais et j’ai lu cet historien de grand talent intellectuel et de courage moral. Cette décision fait censure et entache la dimension universitaire dont l’UNIA se prévaut. La vie intellectuelle n’est pas faite de béndictions et de dérobades. Les contradictions de l’histoire doivent être affrontées avec loyauté dans l’argumentation et respect dans la discussion des analyses, non pas neutralisées par les préjugés expressifs de l’ordre moral qui est hélas une spécialité niçoise”.
Le corps universitaire et l’Université de Nice Sophia-Antipolis se doivent de restaurer leur prestige intellectuel entaché par cette décision en la condamnant et en la faisant annuler sans délai!

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Les sionistes ne dicteront pas leur réécriture de l’histoire,
ni à Nice, ni ailleurs !

Shlomo Sand est un universitaire israélien, enseignant à l’université de Tel-Aviv sans y être censuré et auteur de plusieurs ouvrages historiques dont « Comment le peuple juif fut inventé » et « Comment la terre d’Israël fut inventée ». Les sionistes ne lui pardonnent pas d’avoir remis en cause les mythes fondateurs de leur idéologie à savoir la théorie de l’exil des Juifs et de leur retour.
On peut avoir des désaccords avec Shlomo Sand, comme avec tout chercheur. Les sionistes ont choisi d’essayer de le bâillonner. La conférence qu’il devait faire à l’Université de Nice Inter-Âge le 19 novembre a été interdite sans explication après l’intervention d’un professeur de l’Université de Nice Sophia-Antipolis affirmant qu’une conférence sur le sujet « Actualité du conflit israélo-palestinien » devait faire consensus, ce qui n’était pas le cas avec un « historien aussi discutable ».
Trop, c’est trop ! Le gouvernement israélien vient des commettre contre la population palestinienne des actes que le tribunal Russell sur la Palestine qualifie de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et incitation au génocide. La société israélienne approuve majoritairement ces crimes en partie parce qu’elle est travaillée par une propagande incessante qui nie les droits et la dignité des Palestiniens.
Nous ne laisserons pas ceux qui soutiennent une politique criminelle faire taire nos voix. Nous saluons deux universitaires niçois, Jean-Marc Lévy-Leblond et André Tosel qui ont protesté contre cette atteinte à la liberté d’expression. La ville de Nice où le maire traite les tziganes de « délinquants » et interdit le film « hors-la-loi » de Rachid Bouchareb est une ville où cette liberté est menacée.
Déjà à Nice, Shlomo Sand avait été privé de parole il y a 2 ans. Dans cette même ville en 2003, une réunion de Leila Shahid, Michel Warschawski et Dominique Vidal avait également été interdite.
Rappelons aussi Stéphane Hessel interdit de parole à l’Ecole Normale Supérieure en 2011 ou le colloque « Israël, Etat d’apartheid » interdit à l’université de Paris 8 en 2012.

L’Union Juive Française pour la Paix dénonce ces atteintes à la liberté d’expression qui ne servent qu’à couvrir la destruction de la Palestine en cours.
Elle exige que Shlomo Sand puisse parler librement à l’université.

UJFP-PACA

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Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France pas d’accord avec la censure de Schlomo Sand [voir les commentaires] 17 11 14