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“Ruban, rosette ou canapé” et champagne pour les Recteurs!
Complément à l’affaire Piketty : Hubert Huertas nous apprend que Fioraso est à l’origine
de la foireuse récompense. Texte en pièce jointe.
Il y en a d’autres qui ne refuseront pas leur cadeau de fin d’année. Ce sont les recteurs : augmentation
de leur prime de près de 70%. Copie de commentaires sur Mediapart. Et arrêté du 23 décembre :
http://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2014/12/23/MENH1405823A/jo/texte
Le champagne a dû couler à flots dans les salons de Sieur Gougeon…
Pour 2015, chers concitoyens, formons le vœu que vous deveniez Recteur : la prime annuelle de ce haut fonctionnaire vient d’augmenter de 68,5%, désormais fixée à 25 620 euros + un complément au mérite pouvant aller jusqu’à 45% de cette somme, soit 37 140 € (maximum).
C’est bien rémunéré (par nos impôts). Surtout pour organiser la casse de l’enseignement public de la maternelle à l’Université.
Meilleurs voeux à tous. Et spécialement à mes chers collègues professeurs du secondaire, présentement complètement endormis et qui vont se réveiller en caleçon en septembre 2015 suite à la casse définitive de leur statut de professeur.
Merci Clopinette. Arrêté du 23 décembre ici. Un cadeau de Noël encore plus indécent que l’augmentation généreusement accordée aux membres des cabinets ministériels. Il est à noter que certains recteurs se comportent comme de petits monarques. Voir ici, par exemple. Eloquent, n’est-ce pas?
En manière de vœux, un éloge du refus à partir de la petite réflexion d’un collègue sociologue de l’EHESS.
Si 2015 était une année où les “NON” collectifs pouvaient s’agréger, ce serait déjà une belle avancée.
Jean-Louis Fabiani Il y a 4 heures
Qui disait à propos de la Légion d’honneur : “ne se demande pas, ne se refuse pas, ne se porte pas” ? J’ai le vague souvenir qu’il s’agissait d’Edgar Faure, mais peu importe au fond. La phrase défend un point de vue non ostentatoire par rapport à un type d’honneur dont on sait parfaitement que Napoléon Premier l’a conçu comme le piège que le pouvoir tend à la vanité des hommes. Si l’héroïsme militaire, pour lequel les médailles ont été initialement conçues, peut faire l’objet d’une sorte d’évaluation objective, par le sacrifice, le décompte des blessures ou l’évaluation de la bravoure au combat, on ne peut aisément imaginer que le pouvoir, quel qu’il soit, dispose d’instruments d’évaluation de la qualité artistique ou scientifique. L’attribution de la Légion d’honneur n’est pas le résultat du travail de commissions, mais la conséquence de tractations administratives et l’expression du fait du prince en dernière instance. Les membres de la haute bureaucratie sont les premiers à se l’attribuer : à ce titre la Légion d’honneur semble une forme assez fruste d’auto-célébration de la bureaucratie d’Etat. Du fait du caractère hautement politique et extrêmement conjoncturel du mécanisme d’attribution de ces “hochets” pour utiliser l’expression de l’Empereur lui-même, la reconnaissance des mérites respectifs des membres d’une firme ou d’une institution de savoir ne présente aucune signification quant à la valeur respective des agents distingués et de ceux qui ne le sont pas. Pour ce qui est du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche, je serais partisan d’un refus collectif et systématique de ce type d’honneur, qui vient parasiter les procédures habituelles d’évaluation par les pairs. C’est évidemment compter sans l’extrême vanité de notre corporation. J’ai connu d’éminents collègues, y compris au sein de la gauche de gauche, faisant des pieds et des mains pour obtenir ruban, rosette ou canapé. Mon séjour au ministère de la Culture, où j’ai été dans la situation de faciliter l’obtention des médailles de la République, ne m’a laissé aucune illusion sur ce point. Pendant encore longtemps, nos collègues joueront des coudes pour figurer dans la liste des légionnaires aux côtés de Zaid Takkiedine et d’Isabelle Balkany.
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