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par Malik Tahar-Chaouch et Houria Bouteldja

Suite à l’attaque armée contre la rédaction du journal Charlie Hebdo, l’exploitation politico-médiatique des événements sur un mode émotionnel a lancé le mot d’ordre de l’unité nationale, en occultant les causes géopolitiques et sociales de l’attaque et en amorçant une véritable chasse aux sorcières contre les résistances à ses impositions. Le dispositif de la « guerre contre le terrorisme », construit autour de la défense supposée de la « liberté » contre l’« obscurantisme » et la « barbarie » sert ainsi à consolider l’ordre social et politique qui a contribué au développement de cette violence, en censurant les luttes structurelles contre lui et, parmi elles, la lutte contre l’islamophobie. Les musulmans et, plus généralement, les descendants de l’immigration postcoloniale sont la cible principale d’une offensive idéologique et répressive qui s’immisce jusque dans les écoles. Malgré la faiblesse de leurs moyens et leur marginalisation systématique, les luttes sociales et le combat politique contre le racisme structurel avaient, ces dernières années, connu des avancées certaines, en France. Cette attaque est l’occasion saisie d’une tentative de restauration, aux enjeux nationaux mais également globaux, puisqu’elle participe de la contre-révolution coloniale dans les pays du Tiers-monde, en particulier dans le monde arabe, suite aux soubresauts politiques et tentatives révolutionnaires de 2011. La « marche » du 11 janvier 2015, convoquée par l’Etat français et investie par les principaux représentants de l’ordre mondial et dirigeants du Tiers-monde, inféodés à lui, a scellé le pacte de cette union sacrée. Néanmoins, parce que la dangerosité des circonstances l’impose, ces événements ont aussi fait « bouger » les positions et ouvert la perspective de possibles contre-mouvements.

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