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Le fasciste Gollnish peut parler à l’Université de Strasbourg; Jean-Pierre Filiu lui est interdit de parole à Nancy!

Une conférence d’un professeur de Sciences Po Paris était censée avoir lieu, le 17 mars, dans les locaux de Sciences Po Nancy, boulevard de Strasbourg. Jean-Pierre Filiu, spécialiste reconnu du Moyen-Orient, expert habitué des plateaux de télévision, était invité par une dizaine d’associations nancéiennes, dont France Palestine ou le Comité catholique contre la faim, dans le cadre du festival culturel du Printemps de la Palestine, qui se déroule tous les ans, depuis 2011, à Nancy.

Mais Guy Perrier, président de la section nancéienne de France Palestine, a reçu une réponse pour le moins inattendue de la part du directeur de Sciences Po Nancy, François Laval, début février, quand il a voulu aborder les détails pratiques de la venue de Jean-Pierre Filiu.

« Préserver l’institution »
« Considérant le nouveau contexte lié aux attentats depuis le début du mois de janvier, et aux nouvelles obligations du plan Vigipirate, je m’interroge sur l’opportunité pour Sciences Po d’accueillir une conférence aussi engagée… » écrit François Laval, qui assure devoir « préserver l’institution dans une période de grande tension au sein de la société française et européenne ».

La surprise, et l’incompréhension, ont été de taille chez les associations organisatrices. « On peut s’interroger sur l’argument mis en avant par François Laval pour remettre en cause ce qui avait été décidé. On ne peut pas nier l’engagement de Jean-Pierre Filiu. Mais peut-on reprocher à un universitaire d’être engagé ? » interroge Guy Perrier, qui a questionné le directeur de Sciences Po Nancy sur ses motivations, et s’est vu répondre que la conférence était suspendue en attendant la position de la hiérarchie de Sciences Po Paris…

Un thème « trop engagé ? »
Mais le suspense s’est arrêté là. Sa susceptibilité a-t-elle été froissée ? Jean-Pierre Filiu a annulé sa participation au Printemps de la Palestine, aussitôt informé de l’attitude du directeur de Sciences Po Nancy.

« Doit-on interdire un débat à Sciences Po sous prétexte que le thème est, citation, trop engagé ? Si oui, il faut mettre tous les universitaires qui travaillent dans ce domaine au chômage et fermer Sciences Po », proteste Guy Perrier.

Sollicité, hier, à plusieurs reprises, François Laval n’a pas donné suite à nos demandes de précisions.

« Mettre en avant la sécurité pour réduire la liberté d’expression après les millions de personnes qui sont descendues dans la rue, le 11 janvier, pour la défendre, semble malvenu », poursuit Guy Perrier, au nom du collectif des associations organisatrices du festival

Et d’assurer qu’aucune menace de perturbation ne planait sur la réunion, « grâce au sérieux » des associations, assure-t-il.

Philippe MERCIER
http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2015/02/11/polemique-a-sciences-po