Fin janvier, un Soudanais est renversé sur l’autoroute A16 : fracture de
la maléole, hospitalisation, opérations. Cet homme aurait été percuté
par un véhicule de CRS. Des témoins auraient assisté à la scène.
L’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie pour
éclaircir les faits. L’affaire, impliquant les forces de l’ordre, est
sensible. Et ce n’est pas la seule. Les CRS sont également pointés du
doigt dans une affaire de violences contre des journalistes anglais.
Coup de matraqueet dégradation de matériel
En fin d’année dernière, deux journalistes britanniques enquêtent à
Calais. Au coeur de leur sujet d’investigation pour une chaine de télé
anglaise : les migrants coincés dans la cité des Six-Bourgeois. Au moins
l’un des deux journalistes aurait alors été victime de violences.
Ce journaliste, dont le reportage n’a pas encore été diffusé, dénonce
des violences physiques à l’aide d’une matraque de la part d’un CRS,
mais aussi des dégradations de matériel. Le journaliste aurait eu
plusieurs jours d’interruption temporaire de travail dûs aux blessures.
Les deux Britanniques se trouvaient à proximité de la station service de
la rue des Garennes quand les faits se sont déroulés. Ils étaient
semble-t-il en train de tourner des images sur le terrain quand ils
auraient été contrôlés. C’est à ce moment que des violences auraient été
commises. Une plainte a été déposée et une enquête de l’IGPN est en
cours. Au moins un CRS est visé par les dénonciations des journalistes.
En début d’année, les auditions des journalistes et d’au moins un CRS,
qui ne reconnait pas les faits, ont été effectuées au commissariat de
Coquelles. Une confrontation a également eu lieu. Selon les premiers
éléments, une vidéo a été tournée lors des violences dénoncées.
En janvier dernier, l’ONG Human Rights Watch publiait un rapport
dénonçant des violences policières envers les migrants, faits dénoncés
depuis des mois par les associatifs. Des faits toujours niés tant par
les représentants de syndicats de police que par les représentants
d’Etat. Après le rapport de HRW, des activistes No Border ont saisi le
Défenseur des droits de l’homme, lui transmettant des éléments collectés
entre 2012 et 2014.
Delphine KWICZOR
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