En septembre 2015 une « école européenne » dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg sera inaugurée. Elle aura coûté 34,1 millions d’euros aux collectivités alsaciennes, sans compter les aménagements routiers et le terrain. Objectif important depuis 2001 pour Roland Ries (PS) et pour Fabienne Keller (UMP), ce projet vise à mettre en place une école « agréée » par l’Union européenne, mais financée entièrement par la France. Cette école sera réservée aux enfants de fonctionnaires européens et autres privilégiés des institutions de l’Union européenne, ainsi qu’aux enfants de cadres d’entreprises multinationales et des diplomates du Conseil de l’Europe pour compléter les effectifs. Très restreinte et sélective, l’admission dans cet établissement se fait selon la profession des parents, pas selon le niveau scolaire. On a donc près de 40 millions d’euros dépensés pour une école réservée à une minorité, à une classe sociale supérieure. Tandis qu’à Strasbourg et partout en France, des établissements publics ouverts à tout les habitants sans distinction sociale sont retirés du programme d’éducation prioritaire « REP+ » , freinant de fait l’accès pour une partie de la population à une éducation fondamentale pour avoir de véritables perspectives d’avenir. Les parents d’élèves et les enseignants s’alarment du constant manque de moyens alloué aux collèges, et pendant ce temps les collectivités alsaciennes dépensent leur argent en faveur d’une petite communauté déjà bien aisée.

Plus proche de l’emplacement de la future école européenne, dans le même quartier, nous constatons qu’il y a suffisamment d’argent pour financer un établissement destiné à un petit monde, mais que lorsqu’il s’agit de la voisine Cité Universitaire de la Robertsau gérée par le CROUS, l’argent n’est jamais là pour effectuer les rénovations des sanitaires, des cuisines, pour effectuer un plan de désinsectisation, pour la réfection d’un parking où il y a plus de trous que de macadam, pour qu’il y ait une connexion internet fiable, etc. laissant de très nombreux étudiants dans des situations très insalubres et précaires.

Ainsi la municipalité et les collectivités territoriales, dirigées par le PS et l’UMP, ont choisi de protéger les privilèges de certains plutôt que de garantir un service public de l’éducation digne du XXIe siècle pour tout les habitants de Strasbourg. Voyant cela, le Mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin et l’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg dénoncent cette politique d’austérité « sélective », et appelle notamment à soutenir le collège de Stockfeld dans sa bataille pour maintenir le statut de REP +, ainsi que les étudiants en lutte contre l’austérité dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche qui affecte la qualité de logement dans leurs cités universitaires.

Le Mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin.

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