Photo : carton du film Ne vivons plus comme des esclaves,
un témoignage plus que jamais d’actualité.
« Nous n’espérons rien, nous ne craignons rien, nous sommes donc libres » (lu ce matin à Héraklion, en Crète, dans un journal évoquant la probabilité d’un « Grexit » en paraphrasant Nikos Kazantzakis)
LE COMPTE À REBOURS A COMMENCÉ EN GRÈCE.
Ceux qui sont inquiets ont trop espéré. Ceux qui croient que la messe est dite vont trop vite en besogne. Libérons-nous de l’espoir et de l’inquiétude. Agissons, chacun à notre façon, sans faiblir, malgré les sirènes du spectacle qui vont et qui viennent. Sans céder au divertissement des victoires ni à la diversion des défaites. Agissons sans passer notre temps à compter. Agissons sans relâche parce que le temps nous est compté.
Oui, le compte à rebours a commencé en Grèce. La sortie de la zone euro interviendra tôt ou tard. C’est désormais certain. Ou dirons-nous, par principe de précaution : plus que probable (dans un prochain mail, je vous préciserai l’ensemble des nombreux indicateurs et références). Les épreuves et même les défaites valent mieux que l’immobilisme et les pièges mortifères de la résignation. Rester assis, c’est se mettre à genoux.
Il y a quelques semaines, à ce sujet, Tsipras avait cité Brecht : « Nos défaites, voyez-vous, ne prouvent rien, sinon que nous sommes trop peu nombreux à lutter contre l’infamie, et nous attendons de ceux qui nous regardent sans rien faire qu’ils éprouvent au moins quelque honte. (…) Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. »
Je ne partage pas tous les points de vue d’Alexis Tsipras. Mais je préfère cent fois cet homme à ses prédécesseurs, ainsi qu’à ses adversaires de l’Eurogroupe. C’est exactement pour ça qu’une grande majorité de la population fait actuellement front en Grèce, par-delà nos différences. Parce que l’heure est grave. Parce que la situation humanitaire est catastrophique. Parce que les caisses sont vides. Parce que l’heure est venue de dire « ça suffit ! ». La seule question qui subsiste, c’est : quand sortirons-nous, meurtris, affamés, mais debout ? A la fin du mois ou en octobre ? Ce sera probablement l’un ou l’autre.
J’y reviendrai bientôt, plus en détails (dossier complet dans quelques jours). Ainsi qu’au sujet des nouvelles perspectives en matière de luttes et d’initiatives.
Tenez bon !
Yannis Youlountas, sur la mer Egée.
Ô MON BATEAU !
Beaucoup de ferries aujourd’hui : ce matin à Héraklion avec une coopérative de paysans refusant les intermédiaires, cet après-midi à Paros avec le collectif contre la privatisation des plages qui témoigne de du gel de ce projet en voie d’abandon, pour le prochain film Je lutte donc je suis, puis ce soir au Pirée avec deux syndicalistes concernant l’évolution du port sous contrôle chinois.
ALERTE FILM !
Précision importante pour celles et ceux qui le peuvent et le désirent : au dernier bilan, nous sommes encore à moins de 50% de l’objectif nécessaire pour le film Je lutte donc je suis (voir le détail sur le site http://jeluttedoncjesuis.net . Merci de faire circuler l’info pour nous aider à sortir ce film important dans les temps, avec tous les moyens techniques, communicationnels et matériels nécessaires. Les trois prochaines semaines seront déterminantes. Ce film est aussi le vôtre. Il sera mis en ligne gratuitement dès sa sortie.
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