Personnage aux facettes multiples, Ernest Mandel exerça une grande influence intellectuelle, politique et théorique sur la génération de 68. Si son influence fut mondiale, son action et sa pensée s’enracinent cependant en Belgique. Le fait qu’il soit l’auteur belge le plus traduit après Simenon illustre bien cette double dimension 1 .
Personnage aux facettes multiples mais cloisonnées, conformément aux préceptes élémentaires de l’activisme révolutionnaire, il adhéra dès l’âge de 15 ans à la Quatrième Internationale, juste après sa fondation en 1938. Il fut un des principaux théoriciens marxistes de l’époque, un pédagogue qui, à travers des brochures, conférences, séminaires, colloques, écoles de cadres, contribua fortement à la formation intellectuelle d’une génération politique 2 . Sa très large audience internationale fut sans commune mesure en regard des maigres effectifs et des multiples divisions des groupes trotskystes. Par sa culture encyclopédique et son érudition, il fut le passeur d’un héritage intellectuel légué par Trotsky et la génération de la révolution d’Octobre avec un accent particulier pour Rosa Luxembourg. Comme le note justement Gilbert Achcar, «la production théorique de Mandel ne se fit pas en dehors de son engagement militant dans la politique révolutionnaire. Elle se fit à cause de cet engagement qui transparaît dans toutes ses œuvres maîtresses» 3 .
http://www.lcr-lagauche.org/ernest-mandel-un-marxiste-heterodoxe-dans-les-annees-1960/
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