Hier, 27 janvier 2016, c’était le 71e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz par l’Armée rouge.
Les DNA ont rendu compte d’une cérémonie organisée sur le parvis du Conseil de l’Europe.
Le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, a rappelé l’extermination de six millions de juifs; après quoi, “l’ambassadeur d’Israël auprès des institutions internationales en France, Carmel Shama-Hacohen” est intervenue. Non sans mettre en garde, ajoute le Journal, contre “l’Iran qui -selon elle-nie l’Holocauste“…
On se demande bien ce que faisait là cet ambassadeur israélien.
Quel rapport entre les juifs français et européens massacrés par les nazis et leurs collabos et un État qui n’existait pas à cette époque?
Cela souligne que l’État d’Israël considère qu’il représente tous les juifs du monde et pas seulement les citoyens israéliens, dont on rappelle que 20 % sont des Palestiniens.
N’est-ce pas une preuve supplémentaire de confusion intéressée entre juifs, israéliens, sionistes, qui ne peut que produire de l’antisémitisme?
En effet, comme le clame de plus en plus fort le premier ministre Manuel Valls, ceux qui s’opposent à la politique criminelle de l’État d’Israël, les boycotteurs, comme les antisionistes, sont alors pris pour des antisémites puisque l’État qui se dit juif prétend représenter les victimes juives de l’extermination et leurs descendants, même si ceux-ci ne sont pas israéliens. Le même État qui massacre en toute impunité internationale les Palestiniens.
C’est la même confusion en apparence philosémite, mais en réalité antisémite, que lorsque M. Netanyahu était venu à Toulouse pour les victimes de Merah et qu’il avait appelé les juifs de France à émigrer en Israël.
On peut aussi s’étonner de l’emploi par l’ambassadeur du terme anglo-saxon “holocauste” (un sacrifice par le feu, consenti) au lieu de génocide pour qualifier l’extermination des juifs d’Europe.
Étaient aussi présents un représentant des homosexuels et le président du Forum européen des Roms et des gens du voyage, Gheorge Raducanu qui a fustigé les “atrocités du passé“.
On ne sait s’il a évoqué le traitement actuel des Rroms en France et particulièrement à Strasbourg, qui se dit capitale des droits humains, où ils sont stockés dans des camps, sur critère ethnique, comme à l’Espace Hoche, à la sortie des bidonvilles qu’ils occupaient.
Bien que depuis des dizaines d’années on entende “plus jamais ça“, on n’a pas vraiment l’impression que les leçons du passé aient vraiment été tirées.
Nous devons défendre la presse locale indépendante, de manière ferme et lucide.
Allez voir Spotlight de Tom Mc Carthy pour vous en convaincre.
Love.