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Ce samedi 9 avril, sur la place Kléber à Strasbourg, alors que la quasi totalité des manifestant.e.s s’était dispersée, les services de police mobilisés pour la manifestation ont décidé de procéder à des interpellations. Aucun acte de malveillance, aucune brutalité n’avaient pourtant été commises dans les rangs des manifestant.e.s. Mais le désordre est venu des forces de l’ordre qui se sont livrées à de pures provocations en mettant en scène des interpellations inacceptables.

Plusieurs agents se sont d’abord jetés violemment sur leurs « cibles », les plaquant au sol et en projetant au sol une passante, sans même s’excuser. Pour la deuxième interpellation, agents de la BAC et de la police nationale ont utilisé leurs matraques pour éloigner les personnes qui protestaient. Deux autres interpellations pour « rébellion », la police ayant même poursuivi une manifestante dans le camion de la CGT pour l’interpeller violemment, en matraquant de nouveau et en aspergeant de gaz lacrymogène ceux qui se trouvaient sur leur passage.

SUD Education Alsace dénonce cette stratégie des forces de police. Depuis le 17 mars, c’est la quatrième fois que les jeunes mobilisés contre le projet de loi travail à Strasbourg en sont les victimes. Ces provocations délibérées sont la seule réponse que l’État donne aux manifestant.e.s strasbourgeois.e.s. Or, le dialogue social ne se gère ni à coups de matraques ni par l’utilisation d’armes chimiques !

Ce samedi place Kléber, les manifestant.e.s ont vu se poster des militaires à côté des policiers. Les famas sont venus rejoindre les matraques et les boucliers face aux manifestant.e.s qui criaient leur indignation ! Certains militaires ont intimé l’ordre aux manifestant.e.s de se calmer tout en exhibant leurs fusils d’assaut. L’usage de la force militaire pour des opérations policières de répression d’un mouvement sociale est absolument injustifiable !

Hier, lundi 11 avril, l’une des personnes arrêtées a été condamné en comparution immédiate à 4 mois de prison, dont 2 fermes, pour de prétendues violences sur un policier… alors que les violences répétées et injustifiées des policiers depuis le 17 mars n’ont toujours pas fait l’objet de poursuites !

Le gouvernement a clairement opté pour une stratégie basée sur la multiplication des violences et provocations policières, afin d’alimenter une couverture médiatique qui se concentre sur les prétendus « casseurs ». Le but de cette démarche est de décrédibiliser le mouvement social en cours, de diviser les personnes mobilisées et de légitimer les violences policières.

Sud Education Alsace salue le courage de la Coordination Nationale Etudiante et de sa porte-parole qui ont su résister au chantage médiatique appelant à condamner les émeutiers. Ces provocations policières ne doivent pas nous détourner de notre objectif, qui est d’obtenir le retrait de la loi « Travail » et nous appelons les salarié-e-s et les jeunes à se mobiliser à nouveau massivement le 28 avril.

http://www.sudeducalsace.info/spip.php?article1157