Le 24 avril
Après les occupation de théâtres hTh – CDN de Montpellier, TnBA – CDN de Bordeaux, Comédie de Caen – CDN, et du TNT – CDN de Toulouse, c’est au tour du théâtre de l’Odéon – Théâtre de l’Europe à Paris d’être occupé depuis 18h30 ce dimanche.
Deux banderoles ont été déployées sur la façade : “De l’argent il y en a, construisons de nouveaux droits” ; ” Pas de droit du travail sans droit au chômage”.
Nous, chômeurs, étudiant.e.s, précaires, salariés en poste ou en formation et intermittent.e.s de la culture et d’ailleurs, avec ou sans papiers, occupons ce lieu public pour signifier notre complet désaccord avec les “négociations” en cours de l’assurance chômage comme avec le projet de loi travail.
Comme bien d’autres, les salariés du théâtre de l’Odéon ont fait grève contre le projet de loi travail les 9 mars et 9 avril dernier.
Ce 28 avril de nombreux salariés seront à nouveau en grève contre la loi travail dans tout le pays.
D’ici là, partout, des actions vont avoir lieu. Vu l’obstination de ce gouvernement, la mobilisation va se poursuivre et s’approfondir.
Les négociations de l’Unedic prévoient de priver les chômeurs, précaires et intermittents de 800 millions d’euros, alors même que la majorité d’entre eux ne sont pas indemnisés.
Ces coupes budgétaires brutales sont préconisées par le gouvernement. Et la plupart des partenaires “sociaux”, Medef en tête, avalisent déjà cette orientation catastrophique.
La CFDT et le MEDEF ont prévu de réaliser proportionnellement davantage d’économies à l’encontre des intermittents que des autres chômeurs (cf. lettre de cadrage du Medef). L’État serait prêt à verser au pot plusieurs dizaines de millions pour compenser en partie les économies faites sur les annexes 8 et 10. Ces rustines, ne règlent rien. Un tel financement “réservé” ne serait rien d’autre qu’une manoeuvre de division destinée à prévenir la mobilisation de l’ensemble des concernés.
La mobilisation en cours contre la loi travail a commencé à faire savoir que le droit du travail resterait attaqué en permanence tant qu’un droit au chômage ne serait pas instauré. Voilà pourquoi, l’État doit abonder pour tous les caisses de l’assurance chômage et leur trouver de nouveaux modes de financement.
Poursuivons la mobilisation !
Chômeuses, étudiant.e.s, précaires, salariés en poste ou en formation et intermittent.e.s de la culture et d’ailleurs, avec ou sans papiers, occupant le théâtre de l’Odéon – Théâtre de l’Europe.
Communiqué des occupants de l’Odéon – Théâtre de l’Europe – le 26 avril 2016
Nous restons déterminé.e.s !
Depuis plus de 40 heures, après 2 nuits passées à l’intérieur, le théâtre de l’Odéon – Théâtre de l’Europe à Paris est toujours occupé par une cinquantaine d’étudiantes, de chômeuses, d’intermittentes, précaires, et de nuits deboutistes.
Dès notre arrivée, nos objectifs étaient clairs : peser sur les négociations d’assurance chômage en cours et exiger le retrait total de la Loi Travail.
En effet, hier, se tenait une journée de négociations sur le régime spécifique des intermittents du spectacle. Nous avons invité toutes les personnes mobilisées autour des luttes en cours à nous rejoindre au Théâtre de l’Odéon afin d’y tenir une Assemblée Générale.
Elles sont arrivées en nombre, de manière pacifique, et sans aucune provocation. Elles ont été repoussées directement à coup de lacrymo et de matraques ! La violence policière qui s’abat actuellement sur les mouvements sociaux est alors encore montée d’un cran !
Depuis le début de cette occupation, la présence policière est permanente : nous refusons de vivre dans cet Etat policier et exigeons le retrait des forces de l’ordre de la place de l’Odéon !
Nous avions annoncé que l’occupation du Théâtre de l’Odéon se tiendrait tant qu’un accord (ou un refus définitif d’accord) sur les annexes 8 et 10 ne serait pas acté. Hier soir, les syndicats ont finalement repoussé le terme des négociations à mercredi.
Ce matin, nous avons donc réitéré à la direction du Théâtre de l’Odéon notre détermination à rester, comme nous l’avions annoncé dès notre arrivée, jusqu’à la fin des négociations.
Nous avons renouvelé notre demande à ce que les portes de ce théâtre public soient ouvertes afin que les gens puissent y circuler et venir y travailler.
Nous avons invité l’équipe du théâtre, ainsi que celle du spectacle programmé ce soir, à venir dialoguer avec nous.
Nous avons demandé à ce que Stéphane Braunschweig, Directeur du théâtre, ainsi que le Ministère de la culture se positionnent publiquement et fermement, pour dénoncer les violences policières qui ont eu lieu devant le théâtre hier soir, et de prendre les décisions nécessaires pour que ces violences ne se reproduisent plus.
Nous attendons leur réponse sur nos revendications.
Nous restons déterminés et appelons à soutien !
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