Cette nouvelle série photographique est entièrement consacrée au parc et jardins remarquables du Château de Kolbsheim.
Durga-L.O + Photos
Voir le site : Sauvons les Jardins de Kolbsheim
- Depuis janvier 2016, le GCO – autoroute de contournement de Strasbourg – est entré en phase opérationnelle.
- Un viaduc autoroutier à quatre voies de 10 m de haut prolongé d’un remblai à 17 mètres traversera le parc et surplombera les jardins du château de Kolbsheim, ouverts au public et inscrits au titre des Monuments Historiques.
- C’est la destruction irrémédiable d’un ensemble naturel et patrimonial exceptionnel à 15 km de Strasbourg, défiguré et condamné au vacarme et à la pollution de 40 000 véhicules/jour.
- Le tracé définitif retenu est le plus dévastateur pour les jardins de Kolbsheim depuis l’origine du projet. Passant dans la zone protégée du parc, au ras d’un moulin du XIXe qu’il condamne à la destruction, il détruit le système d’alimentation en eau de l’ensemble du jardin.
- Le GCO : un équipement obsolète, inutile et ruineux, dont il est prouvé qu’il ne facilitera pas l’accessibilité à Strasbourg.
LE GCO, AU MÉPRIS D’UN SITE CULTUREL ET PATRIMONIAL MAJEUR.
APPEL national de personnalités de la Culture et de la défense de l’Environnement pour la SAUVEGARDE DES JARDINS DU CHÂTEAU DE KOLBSHEIM contre les dégâts irréversibles que génèrerait le GCO
Le 31 janvier 2016, l’Etat a finalement donné son agrément à la société Vinci pour la mise à exécution du projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO). Cette décision a la dramatique conséquence d’entraîner la destruction irrémédiable d’un ensemble naturel et patrimonial exceptionnel.
A 15 km à l’ouest de Strasbourg, le long du canal de la Bruche, s’étend sur 30 hectares l’un des plus remarquables jardins d’Alsace, formé de parterres à la françaises, de terrasses à l’italienne et d’un parc à l’anglaise qui finit par s’éteindre dans un petit bois. Magnifiquement entretenu par ses propriétaires, la famille Grunelius, depuis cinq générations, ouvert au public sept mois par an, il attire de nombreux visiteurs à l’occasion notamment des Journées Européennes du Patrimoine. Il bénéficie depuis 1972 d’une inscription au titre des Monuments Historiques, et s’est vu décerner en 2004 le label « Jardin Remarquable ». C’est cependant ce lieu exceptionnel, dont l’excellence et le grand intérêt avaient à juste titre été reconnus et promus par le Ministère de la Culture, qui est aujourd’hui condamné par un projet d’autoroute à quatre voies, traversant le parc en aérien sous la forme d’un viaduc de dix mètres de haut, prolongé d’un remblai d’une hauteur de dix-sept mètres.
Il s’agit pourtant d’un lieu historique majeur, dépendant du château de Kolbsheim, lui-même inscrit au titre des monuments historiques depuis 1972.
Cette élégante demeure baroque édifiée à l’aube du XVIIIe siècle accueillit de prestigieux visiteurs, qui la firent rayonner comme un centre intellectuel de premier ordre ajoutant encore à l’importance architecturale du site. On peut ainsi citer, entre autres, Jean Cocteau, le peintre Georges Rouault ou le sculpteur Philippe Kaeppelin dont une œuvre décore l’un des parterres, les compositeurs et musiciens Sergueï Prokofiev, Francis Poulenc et Igor Stravinsky.
Le philosophe Jacques Maritain, fut l’invité permanent de la famille Grunelius pendant la moitié de sa vie, et produisit à Kolbsheim une partie de son œuvre. Il repose au cimetière du village. Le Centre d’Etude Jacques Maritain, internationalement reconnu, a été installé depuis, dans les anciennes écuries du château.
Kolbsheim est ainsi un de ces rares lieux qui concentrent en lui toutes les dimensions du patrimoine : architecture, paysage, arts vivants, foyer intellectuel et spirituel. Un lieu où, pour paraphraser Maritain, « on est à la fois dans le monde et hors du monde », offrant un point de vue spectaculaire et inattendu sur toute la plaine d’Alsace. Un lieu rare, qui par la présence séculaire et harmonieuse des communautés juive, catholique et protestante témoigne de l’harmonie et de l’intelligence d’âme qui l’habite encore.
Kolbsheim, c’est également un patrimoine naturel fragile, une poche de résistance verte face à l’urbanisation envahissante, un lieu de ressourcement pour nombre de strasbourgeois et de visiteurs.
Que voudrait dire dans ce contexte, la construction au beau milieu du Ried de la Bruche, d’un viaduc à quatre voies, perché à dix-sept mètres de hauteur, éventrant un parc et son biotope pour laisser passer 40 000 véhicules par jour ?
Comment comprendre que l’Etat autorise d’une main la destruction de ce qu’il s’est engagé à protéger de l’autre ? A quoi s’en trouvent réduites une inscription au titre des Monuments Historiques et une labellisation « Jardin Remarquable » quand ce que l’on protège est saccagé?
Comment, quelques mois après l’Accord de Paris sur le Climat dont elle a assuré la présidence, et quelques jours seulement après sa ratification par le Parlement Européen, Ségolène Royal peut-elle justifier que l’Etat et la Région Grand Est s’emploient à bâtir un monstre de béton pour accroître le trafic des automobiles et des camions ?
Et quelle colère cela laissera-t-il aux générations qui grandiront ou passeront par là et qui y verront la marque indélébile d’un projet inutile, dévastateur et sacrilège, sur un lieu de paix, de beauté et d’harmonie ?
Septembre 2016
SIGNATAIRES DE L’APPEL, PARMI EUX :
– Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture, créateur du label « Jardin remarquable » et des journées nationales « Rendez-vous au jardin ».
– Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand parc de Versailles.
– Stéphane Bern, journaliste, écrivain.
– José Bové, député européen.
– Henry de Cazotte, responsable associatif, ancien diplomate.
– Michel Fourcade, Université de Montpellier III Histoire contemporaine. Président du Cercle d’Etudes Jacques et Raïssa Maritain.
– Alexandre Gady, professeur d’histoire de l’architecture moderne à l’université de Paris IV Sorbonne. Président de la Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de France.
– Brice Lalonde, ancien ministre de l’Environnement.
– Jean de Lambertye, président de La Demeure Historique, créateur de la Fondation pour les Monuments Historiques.
– Louis Langrée, chef d’orchestre, directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Cincinnati, directeur du Festival Mostly Mozart-Lincoln Center- New-York.
– Olivier de Rohan, président de la Sauvegarde de l’Art Français.
– Roland Recht, professeur au Collège de France, membre de L’Institut des Inscriptions et Belles Lettres, Institut de France, ancien directeur des Musées de Strasbourg.
– Daniel Reininger, président d’Alsace Nature.
– Philippe Toussaint, président des VMF.
– Charlotte de Turckheim, comédienne, réalisatrice.
– Didier Wirth, président du Comité des Parcs et Jardins de France.
ET PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE :
– Jacques Bizard, président de l’Association de Sauvegarde des Parcs et Jardins d’Anjou.
– Dominique Borgeaud, présidente de Parcs et Jardins de Provence Alpes Côte d’Azur
– Antoine Bouchayer-Mallet, conservateur du Jardin du Bois des Moutiers.
– Florence Brunel, présidente de l’Union des Parcs et Jardins de Basse-Normandie.
– Andrée Buchmann, écologiste.
– Marie-Laure de Cazotte, écrivain, Grand Prix de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts d’Alsace. 2015.
– Marie de Chanteloup, présidente de l’Association des Parcs et Jardins de l’Aube.
– Bruno Dalpra, membre du collectif GCO Non Merci, secrétaire Alsace des Amis de la Confédération Paysanne et coordinateur du collectif Alsace Notre-Dame-des-Landes.
– Clotilde Duvoux, architecte DPLG, paysagiste CEAA.
– Hélène et Patrice Fustier, Domaine de Courson, créateurs de la « Journée des Plantes de Courson »
– GCO non merci, collectif d’opposition au contournement ouest de Strasbourg
– Christian Goepp, conseiller municipal de Duttlenheim.
– Adrien Goetz, écrivain, maître de conférences à l’Université Paris 4 Sorbonne
– Luc Huber, maire de Pffetisheim .
– Chantal Jacob, adjointe au maire de Griesheim sur Souffel..
– Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg.
– Stanislas Krieg, délégué VMF du Bas-Rhin.
– Guillaume de Villelume, président du comité des Parcs et Jardins du Limousin.
– Dany Karcher, maire de Kolbsheim.
– Guillaume Kientz, conservateur du patrimoine. Musée du Louvre.
– Jean-Charles Lambert, maire de Stutzheim Offenheim.
– Robert Mallet, jardinier, auteur, paysagiste à Varengeville-sur-Mer.
– Marie-Claude Mary, présidente d’Acanthe, Association Comtoise des Amis des Jardins.
– Phlippe Pfrimmer, maire de Vendenheim.
– Nicole Salinger, présidente de l’Association des Amis du Musée Marmottan Monet.
– Robert Sauvegrain, président du comité des Parcs et Jardins de Haute-Marne.
– Eric Schultz, adjoint au maire de Strasbourg.
– Pierre Schwartz, conseiller municipal de Vendenheim.
– Véronique Scius Turlot, présidente du Comité des Parcs et Jardins d’Alsace.
– Capucine et Patrick Sermadiras, Jardins du Manoir d’Eyrignac.
– Alain Soulier, président de l’Association des Parcs et Jardins d’Alsace.
– Jean-Jacques Spiess, président de A.R.B.R.E.S. (Association Ried Bruche pour le Respect de l’Environnement près de Strasbourg).
– Marie-Cléophée de Turckheim-Pellerin, Jardin botanique de Vauville ( 50).
– René Wunenburger, maire de Griesheim sur Souffel.
– Anne-Monique d’Yvoire, présidente du comité des Parcs et Jardins de Rhône-Alpes.
– Jean-Daniel Zeter, vice-président honoraire du Conseil Général du Bas-Rhin.
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